RUSTIN André, Pierre

Par Jacques Girault

Né le 24 juin 1931 à Montigny-lès-Metz (Moselle), mort le 6 avril 2008 à Charols (Drôme) ; instituteur ; militant du SNI ; militant communiste.

André Rustin au départ d’une manifestation à la fin des années 1970.
André Rustin au départ d’une manifestation à la fin des années 1970.
avec Maurice Reix et J.-P. Pineau, militants du SNES

Sa mère était institutrice et son père professeur à l’École normale d’instituteurs de Montigny-lès-Metz, futur directeur de cette ENI, puis inspecteur primaire détaché à l’Institut pédagogique national en 1960 « libéral de gauche » selon lui. Ses parents le firent baptiser et lui firent acquérir une instruction catholique. André Rustin effectua une scolarité perturbée par des sanctions, conséquences de ses activités politiques et syndicales. Entré en octobre 1951 à l’Ecole normale d’instituteurs de Nancy (Meurthe-et-Moselle), il fut renvoyé pour avoir participé à une campagne électorale. Muté à l’ENI de Montpellier (Hérault), il fut sanctionné en raison de sa participation à la collecte de signatures favorables à l’appel de Stockholm. En 1962, muté à l’ENI de Paris (Auteuil), il fut à nouveau muté pour avoir organisé une conférence sur Rabelais avec la revue communiste La Pensée. En 1953, après sa mutation disciplinaire à l’ENI de Châlons-sur-Marne (Marne), il fut à nouveau sanctionné pour avoir pris part à la campagne pour les époux Rosenberg. Pendant ces deux années, des mouvements de soutien se déroulèrent dans les ENI. Titulaire du baccalauréat, il obtint plus tard la propédeutique.

Instituteur en 1953-1954 à l’école de garçons Pasteur à Gennevilliers (Seine/Hauts de Seine), il se maria uniquement civilement en septembre 1953 avec une institutrice, Mireille Diard, communiste, fille d’un mécanicien. Ils eurent deux enfants.

Il effectua son service militaire, de septembre 1957 à mars 1959, comme simple soldat dans un régiment du Génie.

Il adhéra au Syndicat national des instituteurs en 1952, fut immédiatement secrétaire de la sous-section de l’ENI d’Auteuil puis membre du bureau de la section syndical du XIXe arrondissement.

Militant de l’Union de la jeunesse républicaine de France, lors du festival mondial de la Jeunesse à Berlin en 1951, il fut emprisonné pendant quatre jours pour « passage clandestin de frontière ». Il adhéra alors au Parti communiste français et fit partie successivement des comités des sections communistes d’Auteuil (XVIe arr.) puis du XXe arrondissement. Il suivit le stage pour les instituteurs communistes organisé à Pâques 1954 à Viroflay (Seine-et-Oise/Yvelines), entra au comité de rédaction de L’École et la Nation et y demeura jusqu’en 1968. Il en devint le rédacteur en chef au début des années 1960. Quand furent créées auprès du comité central du PCF des commissions de travail, il fit partie de celle chargée de suivre le travail en direction des instituteurs et de celle qui préparait le travail du PCF dans la Fédération de l’Éducation nationale. Membre du comité de la section communiste de Gennevilliers, il entra au comité de la fédération communiste des Hauts-de-Seine en 1971 et y demeura jusqu’en 1990.

Instituteur à l’école primaire de la rue de l’Ourcq à Paris (XIXe arr.) de 1954 à 1957, puis à l’école des Grésillons à Gennevilliers de 1959 à 1972, militant de l’association de parents d’élèves du quartier, il dirigeait, avec son épouse, des colonies de vacances de la ville de 1958 à 1968. Il occupa des postes de responsabilités dans la section du SNI de la Seine à partir de sa première élection au conseil syndical en juin 1966 sur la liste « Unité et Action », puis des Hauts-de-Seine dont il devint un des dirigeants. Il fut le secrétaire permanent de la section départementale de 1972 à 1988. Sur le plan de la tendance « Unité et Action », il joua un grand rôle comme responsable. Il fit partie aussi du bureau national du SNI de 1970 à 1976. Aux congrès de novembre 1967 et de novembre 1969 de la FEN, il fut élu titulaire à la commission administrative fédérale, au titre des sections départementales “Unité et Action “ (Hauts de Seine). Aux congrès de novembre 1971 et 1973 puis de février 1976, il fut élu titulaire au titre du SNI. Puis il fut réélu, mais comme suppléant au titre du SNI, en février 1978 et 1980. Il ne figura plus parmi les élus au congrès de février 1982.

André Rustin prit sa retraite en 1988. Installé dans la Drôme, toujours membre du PCF, il milita en milieu rural. Son épouse, élue à Gennevilliers, le rejoignait épisodiquement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article172216, notice RUSTIN André, Pierre par Jacques Girault, version mise en ligne le 9 avril 2015, dernière modification le 2 novembre 2021.

Par Jacques Girault

Maurice Reix et J.-P. Pineau, militants du SNES "> André Rustin au départ d'une manifestation à la fin des années 1970.
André Rustin au départ d’une manifestation à la fin des années 1970.
avec Maurice Reix et J.-P. Pineau, militants du SNES
André Rustin dans une manifestation à Nanterre
André Rustin dans une manifestation à Nanterre
entre Josette Savard, directrice de l’école du port à Gennevilliers et Marc Lachal, instituteur à Rueil.

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Notes d’Alain Dalançon, de Robert Hirsch et de Guy Putfin. — Renseignements fournis par son épouse, Mireille Rustin.

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