GOMIS Hyacinthe [GOMIS Formose]

Selon un document établi par les Renseignements généraux en 1954, Formose Gomis, « citoyen français d’outre-mer » né de Liss Gomis et de Marie Basse, était marié à Diana Gomis avec qui il aurait eu deux enfants, restés au Sénégal. Surnommé « Diak l’américain » par ses compatriotes, Formose Gomis, plus connu sous le nom de Hyacinthe Gomis, marin de la Marine marchande, rejoignit les Forces françaises libres en septembre 1941. Après la guerre, il travailla pour la Compagnie des messageries maritimes avant de rester à quai à Marseille, sans emploi. Si la fiche établie par les Renseignements généraux signale « un sujet inoffensif et un peu simple d’esprit [...] presque illettré, ne jouissant d’aucun crédit auprès de ses compatriotes de couleur », ses activités militantes viennent amplement contredire ce portrait fort peu avantageux. Hyacinthe Gomis fut membre du Syndicat des marins CFTC à partir du 1er juin 1954, secrétaire de l’Association des originaires d’AOF et d’AEF créée en juin 1951, et lors de sa création le 5 septembre 1954, il fut élu président de l’Union syndicale des travailleurs de la Marine marchande de l’Union française de la région de Marseille. Cette union était affiliée à la Fédération départementale des travailleurs des Bouches-du-Rhône. De plus, les nombreux courriers qu’il adressa au Ministre de la France d’Outre-mer ou au préfet des Bouches-du-Rhône en 1954 pour alerter sur les difficultés économiques et sociales que vivaient les Africains de la ville démontrent ses capacités d’argumentation en faveur des membres des différentes communautés auxquelles il appartenait. Le chômage qui touchait toute la population française après la Seconde guerre mondiale, était d’autant plus prégnant parmi les populations originaires d’AOF et d’AEF vivant à Marseille et majoritairement marins ou dockers. Les compagnies maritimes justifiaient leur refus d’embaucher des marins d’AOF ou d’AEF par leur manque de savoir-faire dans le fonctionnement des navires diesel. Hyacinthe Gomis réfutait cet argument « sans fondements » et qui venait à l’encontre d’un recensement des marins compétents pour travailler sur des navires modernes.