BONNAUD Robert, Marie, Gaston

Par Florence Regourd

Né le 20 juillet 1911 à Saint-Juire-Champgillon (Vendée) ; instituteur ; militant socialiste, résistant, déporté abattu le 11 novembre 1944 au camp de Flöha (Saxe).

Fils d’un cultivateur de Saint-Juire-Champgillon, Robert Bonnaud suivit l’École Normale de La Roche-sur-Yon jusqu’en 1927 et fut nommé instituteur à Mouzeuil en 1931, puis à Fontenay-le-Comte (Vendée) en 1936.

En 1938, il était professeur en classe de 6e au collège Viète de Fontenay-Le-Comte.

Militant socialiste quand Ludovic Clergeaud était secrétaire de la fédération SFIO de Vendée. Franc maçon, inscrit à la loge Le Réveil vendéen du Grand Orient de France à Fontenay-Le-Comte.

Révoqué de la Fonction publique comme franc-maçon en 1941 (comme 28 enseignants en Vendée), il vivait avec son épouse chez ses parents à Fontenay-Le-Comte. Armand Giraud, ancien instituteur et maçon, lui aussi révoqué et devenu directeur départemental d’une société d’assurances Le Conservateur, le prit comme agent d’assurances. C’est par son intermédiaire et celui de Constantin Bouron que Robert Bonnaud s’engagea dans la Résistance.

Choisi au printemps 1943 par Frédéric Jouffrault, alors chef de l’OCM en Vendée, pour y coordonner les actions militaires de l’OCM et de Libé-Nord et préparer des parachutages. Arrêté le 10 août 1943 au domicile de ses parents, il s’échappa, blessé par un tir de mitraillette. La Gestapo, bien renseignée, opérait alors un véritable coup de filet dans la résistance vendéenne le 12 août, arrêtant un grand nombre de membres des groupes gaullistes du sud, impliqués dans des parachutages, qui furent internés à la prison de la Pierre-Levée de Poitiers. Robert Bonnaud qui s’était réfugié à Paris en espérant fuir en Angleterre fut pris dans une souricière et transféré à Poitiers. Le 12 janvier 1944 (ou le 27 avril), suivant les sources, ce fut le départ pour Compiègne et le 22 pour l’Allemagne. Robert Bonnaud connaîtra les camps d’Auschwitz Birkenau, Buchenwald, Flossenbürg et Flöha (Saxe), dans une usine d’aviation.

C’est, malade, après s’être échappé de ce dernier, qu’il trouva la mort, abattu lors de sa tentative d’évasion le 11 novembre 1944 (d’après le témoignage de Michel de Garder, compagnon de captivité, rapporté par Armand Giraud).

Un groupe scolaire porte son nom à Fontenay-Le-Comte (Vendée) et son nom figure parmi « Les trois martyrs » de la loge.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article172238, notice BONNAUD Robert, Marie, Gaston par Florence Regourd, version mise en ligne le 10 avril 2015, dernière modification le 10 avril 2015.

Par Florence Regourd

SOURCES : Bulletin de l’enseignement primaire de la Vendée (1936) ;__ Michel Gautier, Occupation et résistance en Vendée, Geste éditions, 2013 ;__ Florence Regourd, Ludovic Clergeaud, métayer (1890-1956), 50 ans d’engagement en Vendée, Geste éditions, 2013. ; Frédéric Jouffrault, Une vie libre, Nouvelles éditions latines, 2004_ ; Auguste Brunet, Si c’était à refaire, la Résistance en Vendée, Le Temps des cerises, 2004_ Mémorial du Grand Orient de France, 16 rue Cadet, Paris. _ Témoignage d’Armand Giraud, Un instituteur résistant et déporté, Geste éditions, 302 p., 2004, et 429 p., 2007.

ICONOGRAPHIE : Ouest-France, Archives départementales de la Vendée.

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