SERRATRICE Marc, Ernest, Auguste

Par Claude Pennetier

Né le 2 juin 1922 à Caluire (Rhône) ; employé puis ingénieur ; résistant ; secrétaire de la fédération MLP, UGS puis PSU de l’Isère.

Fils d’Auguste Serratrice, associé d’Agent de Change, et de Jeanne Guerpillon, sans profession, Marc Serratrice fit sa scolarité dans un pensionnat catholique bien que la famille ne fût pas pratiquante. Informé de la nécessité de partir au STO quatre mois avant son deuxième bac, il obtint un sursis jusqu’à l’examen. Titulaire du bac philo, Marc Serratrice fut convoqué pour le STO en mai 1943. Il décida de passer dans la clandestinité et par l’intermédiaire de sa sœur assistante sociale à Grenoble (Isère) qui s’occupait d’un réseau d’aide aux Juifs, il prit contact avec la Résistance et entra dans un maquis du Vercors au groupe C3, près d’Autrans. Il participa à la bataille du 15 juin 1944 contre les troupes allemandes puis se replia avec un groupe de maquisards qui vécut vingt-et-un jours en ne mangeant que des herbes. Il put faire la jonction avec l’Armée américaine et participer avec elle à la libération de l’Isère et de Lyon. Ses idées de gauche furent renforcées par la rencontre des jeunes ouvriers syndiqués très majoritaires au maquis.

Il fut employé au Comité départemental de libération puis travailla pour les Pionniers du Vercors, une amicale des anciens des maquis. Par ses relations résistantes, il entra à l’usine métallurgique Merlin-Gérin de Grenoble et devint ingénieur maison.

Syndicaliste CGT, délégué du personnel chez Merlin-Gérin, Marc Serratrice appartint à la direction nationale du MLP (Mouvement de libération du peuple) dans les années 1950 et fut le secrétaire départemental. Membre du comité politique de l’UGS (Union de la gauche socialiste) pendant la période transitoire entre le 8 décembre 1957 et le premier congrès statutaire, il y milita activement, resta dirigeant départemental et participa à la création du PSU dont il fut secrétaire fédéral de l’Isère jusqu’en 1963.

Il participa le 13 juillet 1964 à des retrouvailles des anciens maquisards devant le refuge de Gève.

Il s’était marié le 5 septembre 1946 à Grenoble (Isère) avec Juliette Mitton, une jeune femme rencontrée au maquis. Le couple eut trois enfants.

Amoureux de la montagne, alpiniste, skieur, Marc Serratrice anima le groupe Merlin-Gérin montagne et pratiqua au-delà de ses 90 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article172272, notice SERRATRICE Marc, Ernest, Auguste par Claude Pennetier, version mise en ligne le 28 avril 2015, dernière modification le 8 septembre 2015.

Par Claude Pennetier

ŒUVRE : Marc Serratrice, Avoir 20 ans au maquis du Vercors 1943-1944, Amovi, collection histoire intime, 2014, 335 p.

SOURCES : Notes de Jean Risacher et de Gilles Morin. — Avoir 20 ans, op. cit. — Conversation téléphonique avec Marc Serratrice, 21 avril 2015. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable