STEFF Charlotte

Par Monique Mombert

Née le 29 avril 1929 à Bischheim (Bas-Rhin), morte le 14 février 2015 ; employée du commerce, puis travailleuse familiale ; JOCF de 1945 à 1957 ; militante de mouvements familiaux (ACO, APF).

Elevée par sa grand-mère (1883- 1942), Charlotte Steff était issue d’une famille catholique peu pratiquante, mais croyante. Elle passa toute sa vie à Bischheim, banlieue populaire de Strasbourg. Après sa scolarité primaire, en 1945, elle entra en contact avec la JOCF alors qu’elle faisait un an d’apprentissage chez une couturière. C’est de là que datait son engagement dans le mouvement ouvrier et le début de sa vie militante. Elle participa activement à la vie de la section JOCF de Bischheim et de la Fédération de Strasbourg jusqu’en 1957, après quoi elle poursuivit dans l’ACO. Après l’apprentissage, elle travailla pendant quelques mois en usine comme remplaçante, puis à partir de 1946 dans un magasin de textile. Elle adhéra à la CFTC, et participa à la lutte des employés du commerce pour une deuxième journée de repos. En 1956, elle suivit la formation d’aide familiale et travailla dans cette fonction pour l’APAF (Association Populaire de l’Aide Familiale) à Strasbourg. Déléguée syndicale CFTC puis CFDT de la branche santé dans les réunions de l’union locale, elle s’engagea parallèlement à l’ APF (Association Populaire Familiale) et dans le mouvement « Vie libre » d’aide aux malades alcooliques et à leurs proches. Elevant seule un enfant né en 1965, elle tenta – sans succès - de susciter la création d’une section de l’Association des Femmes Chefs de Famille à Bischheim. Obligée de quitter son activité de travailleuse familiale pour raison de santé en 1966, elle travailla à domicile comme couturière jusqu’en 1971, puis assura pendant un an un emploi d’aide maternelle volante dans les écoles de Schiltigheim (Bas-Rhin). De 1972 à 1976, en invalidité de 1e catégorie, elle compléta sa pension en travaillant comme femme de ménage. En 1976 elle fut classée invalide de 2e catégorie, ce qui lui interdisait de travailler ; ses revenus furent alors complétés par le Fonds National de Solidarité (FNS).
Retraitée en 1989, du fait de ses faibles revenus, elle bénéficiait du minimum contributif. Malgré les aléas de sa vie professionnelle, elle comptait 20 ans de vie syndicale à la CFDT et reprit une activité militante en 1999. Ses dernières années furent marquées par la défense des petits retraités, en particulier les bénéficiaires du minimum contributif, créé en 1983, qui avait perdu rapidement du terrain par rapport aux autres formes de retraite. Avec le soutien de la CFDT, elle entreprit des démarches auprès des élus locaux au sujet de la revalorisation du minimum contributif et des pensions de réversion. Un courrier adressé en 2013 à Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, resta sans réponse.
Lors de ses obsèques, les témoignages soulignèrent sa combativité sans relâche pour la défense des « petites gens », ancrée dans les principes de la JOC, à laquelle elle se référa jusqu’à la fin de sa vie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article172300, notice STEFF Charlotte par Monique Mombert, version mise en ligne le 13 avril 2015, dernière modification le 5 février 2017.

Par Monique Mombert

Sources : Entretiens de Monique Mombert avec Charlotte Steff en 2014 - archives personnelles de Ch. Steff - lettre à la ministre des Affaires Sociales et de la Santé du 12 septembre 2013 - témoignages oraux lors des obsèques.

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