BONNOT Frédéric

Par Jean Battut, Gilles Morin

Né le 22 juin 1900 à Crux-la-Ville (Nièvre), mort le 22 septembre 1976 à Nevers (Nièvre) ; instituteur, directeur de l’agence de Nevers des Enfants assistés de la Seine, inspecteur de la Jeunesse et des Sports ; militant syndicaliste du SNI ; résistant ; militant socialiste de la Nièvre, secrétaire de la fédération PSA, puis militant du PSU ; militant associatif des CEMEA et de la JPA, secrétaire général de la Fédération des œuvres laïques de la Nièvre.

Photo parue dans le journal de la SFIO, Le Progrès social du Centre de mai 1958.

Son père, Renault Bonnot, était receveur buraliste, et sa mère, née Elisabeth Joly était couturière. Frédéric Bonnot fut élève-maître à l’École normale d’instituteurs de 1916-1917 à 1919-1920. Il effectua son service militaire d’octobre 1920 à octobre 1922 dans un régiment de tirailleurs en Algérie.

Nommé instituteur à Corbigny (Nièvre), il épousa dans le village voisin de Pazy, le 14 septembre 1926, Anne-Marie Thévenot. Il travailla ensuite à Moulins-Engilbert au début des années 1930, puis à Château-Chinon, avant d’arriver à Nevers en 1936.

Frédéric Bonnot adhéra au Syndicat national des instituteurs dès 1922-1923. Il appartenait à l’équipe d’instituteurs militants qui avaient pris des responsabilités importantes dans le département de la Nièvre, avec Jean Lhospied, directeur du Journal du Centre, René Marlin, devenu directeur de l’hôpital de Nevers. Il était membre de la commission administrative de l’UD-CGT de la Nièvre en 1938. Il fut nommé à la veille de la guerre, directeur des Enfants assistés de la Seine, poste très important, compte tenu de la tradition des nourrices morvandelles qui, ayant arrêté d’aller louer leurs services pour allaitement des enfants de la bourgeoisie parisienne, étaient retournées dans leur Morvan et accueillaient les enfants, comme on disait de l’Assistance de Paris. Le directeur exerçait la surveillance sur cette population très nombreuse d’enfants qui était un apport économique indispensable pour les familles d’accueil. Il occupait toujours cette fonction en 1958.

Frédéric Bonnot fut rappelé sous les drapeaux en août 1939 mais renvoyé dans ses foyers à la fin décembre, réformé définitif. Il participa à la Résistance et était membre du Comité départemental de Libération, au titre de Libération-Nord. Il fut homologué après la guerre. Militant socialiste, il fut par la suite membre de la commission exécutive fédérale de la SFIO en 1949-1953, et délégué au conseil national en 1953.

Devenu inspecteur de la Jeunesse et des sports, doit-il être confondu avec Bonnot, directeur du centre éducatif de Lantenay dans le département voisin de la Côte-d’Or, qui était en 1948-1949, secrétaire général du Syndicat national des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire affilié à la FEN ? Il devint le directeur du centre d’éducation physique de Montchy (Oise).

Membre des conseils d’administration des Centres d’entrainement aux méthodes d’éducation active et de la Jeunesse au Plein Air dans les années 1950, il présenta un rapport, en 1956, sur l’étude du financement du sport et des colonies de vacances, afin de créer un fonds national des colonies. Il était en outre secrétaire général de la Fédération des œuvres laïques de la Nièvre.

Conseiller municipal de Nevers, président d’honneur de la fédération départementale de la Ligue des droits de l’Homme, il fut placé en deuxième position sur la liste socialiste aux élections sénatoriales de juin 1958, après Daniel Benoist. Il quitta la SFIO à la fin de cette année, et fut désigné secrétaire fédéral du Parti socialiste autonome en février 1960, peu avant la formation du PSU. Il figurait dans les fichiers d’adhérents du PSU en 1960-1967 et fut candidat pour ce parti dans le canton de Nevers en 1961.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17241, notice BONNOT Frédéric par Jean Battut, Gilles Morin, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 2 janvier 2022.

Par Jean Battut, Gilles Morin

Photo parue dans le journal de la SFIO, Le Progrès social du Centre de mai 1958.

SOURCES : Arch. Nat., F/1a/3240 ; F/1cII/205, 558, 704 : 581/AP. — Arch. Dép. Nièvre, état civil Crux-la-Ville, registre matricules, classe 1920. — SHD, Vincennes, GR 16 P 72670. — Arch. OURS, dossier Nièvre. — Fuchs (Julien), Le temps des jolies colonies de vacances : au cœur de la construction d’un service public 1944-1960, Lille, Septentrion, 2020. — Notes de Michaël Boudard, d’Alain Dalançon et de Jacques Girault.

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