ROESLIN Irmgard (née HARTGE vImgard)

Irmgard Hartge naquit dans une famille protestante aisée. Son père, Albert Hartge, était cheminot. Sa mère, Madeleine Richert, travaillait dans une imprimerie. Irmgard fit ses études au collège de jeunes filles de Saverne, puis, après le déménagement de la famille à Strasbourg en 1931, au collège protestant de jeunes filles Lucie Berger, mais des difficultés économiques familiales l’obligèrent à interrompre ses études et à chercher du travail. Elle trouva une place de vendeuse à Prisunic, suivit aussi les cours du soir de l’école de commerce de Strasbourg et travailla à partir de 1935 comme sa mère dans l’imprimerie Argentoratum située rue de Mulhouse, où habitait sa famille. Elle y devint correctrice d’imprimerie. L’entreprise était dirigée par l’ex- abbé, militant autonomiste, Joseph Fashauer qui avait accepté d’imprimer le quotidien communiste l’Humanité d’Alsace-Lorraine transféré de Metz à Strasbourg en 1935. C’est là qu’elle rencontra Émile Fritsch*, le journaliste venu de Metz pour administrer le journal communiste.
Irmgard adhéra à la CGTU et à la JC en 1935, dans le groupe des Jeunes filles d’Alsace (nom local des Jeunes filles de France) contre l’avis de ses parents mais poussée par Émile Fritsch. Elle pratiqua l’Agit prop, surtout pendant les grèves de 1936 : chahut dans les meetings de droite, chants et défilés dans les manifestations ouvrières, collecte d’argent pour les réfugiés allemands qui fuyaient le nazisme. Elle rencontra Alfred Roeslin* qu’elle épousa en 1939. Évacuée dans l’Aube au moment de la déclaration de guerre, elle choisit de rentrer à Strasbourg annexée de fait en septembre 1940, ayant le mal du pays. L’appartement du jeune couple fut perquisitionné en octobre 1940 et elle-même fut convoquée pour un interrogatoire au siège de la Gestapo, rue Sellénick.
En 1942, Irmgard fut embauchée comme secrétaire chez Vestra, une usine de prêt-à-porter installée dans son quartier. A la Libération, elle devint secrétaire du comité d’entreprise, et en 1948 elle participa à la campagne de dénonciation des missions de productivité américaines dans son entreprise, qui refusa la venue de techniciens et d’ingénieurs américains.
Irmgard Roeslin adhéra officiellement au parti communiste en 1950, milita à l’UFF et fut élue au comité fédéral du Bas-Rhin de 1953 à 1956, en même temps qu’Alice Karcher*, Paulette Fischer* et Rose Zipfel*. Elle continua à militer à l’UFF jusqu’à l’arrivée de la nouvelle génération des femmes de 68.