BONTEMS René, Gabriel [dit souvent BONTEMPS René]

Par Claude Pennetier

Né le 24 février 1905 au Mans (Sarthe), mort le 27 juin 1951 à Melun (Seine-et-Marne) ; militant communiste de la région parisienne ; secrétaire adjoint de la Fédération CGT des PTT ; dirigeant communiste clandestin de la région parisienne ; déporté.

Fils de Henri, Louis, Joseph Bontems et de Léontine, Louise Audebourg, René Bontems, chauffeur des services des lignes PTT était en 1931 un des dirigeants de la Fédération postale CGTU. En décembre 1931, il assura le secrétariat du Comité central d’unité des ouvriers des PTT (CGT, CGTU, Autonomes.) Il joua un rôle important dans les années 1934-1935. Son nom apparut parmi ceux des signataires d’articles dans la Vie ouvrière à partir de 1934. Bontems représenta les ouvriers des PTT d’Alès (Gard) dans plusieurs congrès (1935, 1936, 1938) mais il ne semble pas qu’il ait lui-même travaillé dans le Gard. Le congrès de fusion des syndicats ouvriers des PTT réuni les 12-13 décembre 1935 l’élut secrétaire général adjoint, Charles Moreau étant secrétaire général. Membre du conseil national de la Fédération postale, il combattit vivement les dirigeants réformistes et pacifistes comme Jean Mathé auquel il reprocha, en mai 1936, d’avoir déclarer « plutôt la servitude que la guerre ». Il présenta la motion de la Vie ouvrière au congrès de la Fédération, en octobre 1938. Bontems était secrétaire adjoint en avril 1939, aux côtés du confédéré Aimé Cougnenc.

Il s’était marié le 28 août 1924 à Vanves (Seine) avec Marie, Camille Joly, et le 7 mars 1933 à Paris (VIIe arr.) avec Louise, Renée, Suzanne Baudet.

René Bontems fut un des organisateurs de la Résistance dans les PTT. En septembre 1940, il participa à la création du premier groupe clandestin communiste dans les PTT mais, révoqué de son emploi le 30 octobre 1940, il passa dans la clandestinité. En mars 1941, il appartenait au triangle de direction communiste de l’interrégion parisienne avec Jean Laffitte (politique) et Louis Vautier (propagande), comme responsable aux « masses ». L’interrégion comptait neuf régions et vingt-sept responsables dont la moitié - quatorze - furent fusillés.

Avec Maurice Langlois (Fédération du Bois), il eut la responsabilité de rencontrer à Paris, le 17 mai 1941, les dirigeants de la majorité confédérée : Charles Laurent, Pierre Neumeyer, Christian Pineau et Louis Saillant. Cette première entrevue resta sans résultat. À la fin de l’année 1941 et au début de l’année 1942, il dirigea avec Henri Gourdeaux et Emmanuel Fleury le journal Libération nationale PTT Bontems fut arrêté le 28 mars 1942 et condamné à quatre ans de prison. Il fut emprisonné à La Santé jusqu’en avril 1942, et déporté à Mauthausen d’où il rentra en 1945.

Secrétaire à la propagande de la Fédération postale en 1946, il écrivit le 31 mars 1947 au Père Riquet pour protester contre l’aide que des couvents accordaient à des miliciens et collabos, s’attirant une réplique vive : "Je ne suis pas de ceux qui ont attendu le 22 juin 1941 pour prendre les armes contre l’Allemagne".

Suite au mouvement de grève du 25 novembre 1949 qu’il estimait peu suivi par les fonctionnaires, il écrivit à Maurice Thorez pour demander à la direction communiste d’étudier les difficultés rencontrées dans les PTT. Il pensait que seul le PCF pouvait donner une orientation à la fédération. Il était secrétaire fédéral responsable de la trésorerie en 1950.

Il mourut en 1951 à Melun, des suites d’un accident automobile qu’il avait eu avec Martial Redon et Lucien Souchet.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17249, notice BONTEMS René, Gabriel [dit souvent BONTEMPS René] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 14 octobre 2021.

Par Claude Pennetier

SOURCES : DBMOF, notice par J. Maitron et Cl. Pennetier — Renseignements recueillis par J. Charles. — Arch. IHS CGT FASP. — Renseignements communiqués par Jean-Pierre Ravery. — L’Humanité, 28 juin 1951. — État civil du Mans.

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