BONTRON Laurence, Amélie

Par Éric Belouet, André Caudron

Née le 26 février 1913 à Jarnioux (Rhône), morte le 19 janvier 2004 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) ; permanente de la JOCF puis du MPF, secrétaire générale adjointe du Comité Jeunesse nouvelle ; militante du Mouvement de la paix, du MLP, de l’UGS, du PSU et du Parti socialiste.

Fille d’un viticulteur qui mourut à la guerre, Laurence Bontron fut, de ce fait, « adoptée par la Nation ». Elle adhéra vers 1933 à la JOCF et, installée dans la région parisienne, en fut permanente de 1934 à 1939. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le 16 janvier 1941, la JOC de zone nord mit en place le Comité Jeunesse Nouvelle (CJN), qui devint totalement autonome, pour créer des centres de formation d’apprentis à destination des chômeurs de 14 à 21 ans. Le Comité national de la JOCF participa à cette initiative et désigna Laurence Bontron comme secrétaire générale adjointe du CJN, chargée de la direction des centres féminins. Le CJN, ayant refusé de dispenser l’enseignement civique sous la forme voulue par le gouvernement de Vichy, dut cesser ses activités en janvier 1943, quand - sur ordre des autorités d’occupation - le secrétariat général à la Jeunesse lui retira son habilitation à diriger des centres.

Devenue permanente régionale puis nationale du Mouvement populaire des familles (MPF), Laurence Bontron présenta au dixième congrès national, en 1946, un rapport qui fut publié ensuite sur la place de la femme et la nature du travail féminin, où elle montrait le rôle prépondérant de mère et d’éducatrice.

En 1950, elle fut des chrétiens qui diffusèrent l’appel contre l’armement atomique, lancé le 19 mars depuis Stockholm. Elle participa en novembre, avec deux autres dirigeants du MPF, Paul Rodi et Jacques Jeusset, au deuxième congrès mondial des partisans de la paix, tenu à Varsovie. Elle milita ensuite au Mouvement de libération du peuple (MLP) et au Mouvement de la Paix qui la porta en 1955 à son conseil national ainsi qu’au bureau national, lors du congrès de Drancy. Elle prit une part active à la création de l’Union de la gauche socialiste (UGS), née de la fusion du MLP avec d’autres formations (1957). Elle entra au Parti socialiste unifié (PSU) à sa création en 1960, et enfin au Parti socialiste au moment des assises du socialisme (1974).

Célibataire, elle vécut longtemps à Ivry-sur-Seine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17250, notice BONTRON Laurence, Amélie par Éric Belouet, André Caudron, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 8 février 2010.

Par Éric Belouet, André Caudron

ŒUVRE : « Le MPF et la libération de la femme », Travaux, 47, p. 21-30.

SOURCES : Jocistes dans la tourmente, Éditions du Témoignage chrétien/Éditions ouvrières, 1989, p. 121-125. — LOC-MPF-MLP-MLO. Femmes, famille et action ouvrière. Pratiques et responsabilités féminines dans les mouvements familiaux populaires (1935-1958), Les Cahiers du GRMF, 6, 1991, p. 187 et 285. — Monde ouvrier 1937-1957. Une presse libre pour des temps difficiles, Les Cahiers du GRMF, 4, Forest-sur-Marque, 1986, p. 72 et 129. — H. Bourdais, La JOC sous l’occupation allemande, Paris, Éditions de l’Atelier, 1995, p. 105 et 118. — J. Maitron, C. Pennetier (dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, édition CD-Rom, Éditions de l’Atelier, 1997. — M. Pinault, Militants du Mouvement de la Paix, document de travail, 1997.

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