BOLORÉ Georges, Hugues

Né le 1er avril 1905 à Paris (IVe arr.), mort le 14 mai 1944 à Buchenwald (Allemagne) ; ouvrier stucateur ; syndicaliste de la CGTU puis de la CGT ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; résistant ; déporté.

Fils de Jean et de Marie, née Grégoire, concierges, Georges Boloré demeura dans différents quartiers de Paris, souvent dans des hôtels meublés : 23 rue de l’Avre (XVe arr.), 2 rue Pétel (XVe arr.), 10 rue Davy (XVIIe arr.), 18 rue de la Jonquière (XVIIe arr.), 5 rue Daubenton (Ve arr.), 36 rue Desnouettes (XVe arr.), 5 rue Gibez (XVe arr.), enfin au 236 avenue Aristide-Briand à Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine). Professionnellement, il effectuait des revêtements décoratifs en stuc, militait intensément.
Lors de son service militaire dans l’infanterie il apprit le maniement du fusil mitrailleur. D’août 1925 à novembre 1927 il fut membre de la commission exécutive de la Fédération nationale de la céramique (syndicat unitaire), membre du 6e Rayon de la région parisienne du parti communiste, puis du Rayon du XVe arrondissement.
La police l’appréhenda le 14 juillet 1926 alors qu’il sifflait le défilé militaire, il y eut plus d’une centaine d’arrestations. Le lendemain l’Humanité titra : « La classe ouvrière sabote le 14 juillet de l’impérialisme français. Dans la foule bourgeoise et endimanchée, face aux drapeaux tricolores mille fois sifflés, les communistes ont chanté l’Internationale, acclamé les soldats, hué les généraux ». Le 1er mai 1931 une douzaine de militants se bagarraient avec la police sur les grands boulevards au carrefour de la rue Mogador. Tous étaient conduits au commissariat de la rue de la Chaussée-d’Antin, inculpé de « coups et blessures à agents et rébellion » Georges Boloré était remis en liberté le 7 mai.
Le 12 septembre 1931, il épousa Mariem (Marina) Dubossarschü, de nationalité roumaine en mairie du XVe arrondissement. Il s’agissait très probablement d’un mariage blanc. Georges Boloré rendit ces années-là des visites à des militants communistes emprisonnés à la prison de la Santé pour leurs actions militantes.
En 1932, il devint gérant de Życie (La Vie), un journal destiné à l’immigration polonaise, en 1934 il était l’éditeur du « Bulletin de l’association Juridique internationale » et en 1936 de Nouvelles d’Allemagne, indiqua paveur comme profession. Le 12 novembre 1936 il se porta volontaire en Espagne républicaine, gravement blessé à la main gauche, son rapatriement eut lieu à une date inconnue.
Il continua à militer malgré l’interdiction du parti communiste (décret du 26 septembre 1939), fut interpellé le 27 avril 1940. Le quotidien collaborationniste Le Matin titra « Découverte d’un centre communiste ». Les policiers saisirent plusieurs centaines de kilos de tracts et de papillons ronéotypés au 1, cité Bergère (IXe arr.). Outre Georges Boloré, étaient arrêtés : Joseph Latreille, Marcel Villet, Maurice Berlemont, une femme Vigoureux et Blanche Somville, concierge 8 rue de Cléry (IIe arr.). Cette dernière prêtait un appartement où tracts et papillons étaient imprimés, tous militaient au parti communiste. Georges Boloré, porteur cycliste était l’agent de liaison du groupe.
Libéré au moment de l’exode en juin 1940, Georges Boloré fut de nouveau interpellé en 1941. Il comparut le 14 janvier 1942 devant la Section spéciale de la cour d’appel de Paris, fut condamné à cinq ans de prison et 100 francs d’amende. Incarcéré dans différentes prisons, déporté le 12 mai 1944 au départ de Compiègne, le convoi de 2073 hommes arriva à Buchenwald le 14 mai. Georges Boloré matricule 51316 mourut le jour même. Il fut reconnu « Mort en déportation » par arrêté du ministère des anciens combattants du 7 avril 2009.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article172544, notice BOLORÉ Georges, Hugues, version mise en ligne le 28 mai 2015, dernière modification le 23 février 2020.

SOURCES : Arch. RGASPI 545.6.44 (Moscou). – Arch. PPo. 1W 1147. – l’Humanité, 15 Juillet 1926. – Le Matin, 1er Mai 1940. – Bureau Résistance (pas de dossier). – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. 2004. – Annette Wieviorka, 1945 La découverte, Éd. du Seuil, 2015. – Olivier Lalieu, La zone grise ? La résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun, Éd. Tallandier, 2005. – Pierre Durand, Les Français à Buchenwald et à Dora, Éd. Sociales, 1977. – JO n° 140– JO n° 140 du 19 juin 2009. — État civil.

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