Par Jacques Girault
Né le 28 mars 1920 à Grand-Corent (Ain), mort le 27 janvier 2004 à Bourg-en-Bresse (Ain) ; instituteur ; résistant ; militant du SNI dans l’Ain ; militant communiste.
Sa mère était cultivatrice ; son père, Ernest Salvit, cultivateur, fut fusillé par les Allemands pour ne pas avoir dévoilé où se trouvait son fils Raymond Salvit, le 16 avril 1944 tandis que sa ferme au hameau de Racouze (anciennement Racouse), qui abritait un relais-radio, était incendiée.
Raymond Salvit fit ses études à Châtillon-sur-Chalaronne (Ain) puis au l’école nationale professionnelle La Martinière à Lyon. Titulaire du brevet supérieur, il devint instituteur suppléant à Tavaux (Jura) en octobre 1939. Mobilisé le 6 juin 1940 à Valence (Drôme) comme soldat de deuxième classe, il fut envoyé en chantier de jeunesse dans l’Ariège. Instituteur à Montrevel, il rejoignit la Résistance le 19 juin 1943 dans le maquis du Mont Nivigne. Devenu chef du groupe Nord du camp Charles, il participa à des sabotages, des embuscades, des combats dans les secteurs de Cize, de Chalours, de Sélignat, de Romanèche-La-Montagne, d’Izernore, avant d’être affecté, le 6 juin 1944 au groupe du maquis de l’Ain et de participer à la libération de Nantua et de Morez (Jura).
Raymond Salvit rejoignit le Syndicat national des instituteurs à la rentrée 1945. Il enseigna successivement à Montcusel, Pirajoux, à Boissey, à Coligny, puis à Bourg-en-Bresse où il termina sa carrière. Membre du conseil syndical de la section du SNI de l’Ain en 1945-1946, il était aussi membre de la commission administrative de la section départementale de la FEN-CGT.
Il se maria en juillet 1945 à Saint-Lamain (Jura) avec une institutrice, fille d’un garde-forestier et d’une couturière. Le couple eut cinq enfants.
Raymond Salvit adhéra au Parti communiste français en mai 1945. Il fut successivement secrétaire de la cellule communiste de Pirajoux (1946-1948) et de la section communiste de Coligny de 1948 à 1950 avant de devenir membre du secrétariat de la section communiste de Pont-de-Vaux, puis membre du comité de la section communiste de Bourg-en-Bresse. Il suivit le stage organisé par le PCF pour les instituteurs communistes à Viroflay (Seine-et-Oise) du 5 au 18 juillet 1953 et diffusait L’École et la Nation. Il fit partie du comité de la fédération communiste de l’Ain de 1956 à 1966 puis de la commission fédérale de contrôle financier de 1966 à 1974, non réélu à sa demande. Il suivit l’école centrale qui ne dura que quinze jours en 1968. Il fut candidat au Conseil général dans le canton de Pont-de-Vaux en 1958. Selon la rapport de Joseph Sanguedolce* sur la réunion du comité fédéral du 26 août 1968, il aurait déclaré : « la bourgeoisie tchèque est très rusée. La classe ouvrière est désorientée dans ce pays. Les attaques contre l’URSS se développaient. Si l’URSS a pris de si graves mesures peut être nécessaires à moins que Brejnev et les autres dirigeants soient devenus fous ».
Raymond Salvit militait aussi au comité départemental d’action laïque, à France-URSS et au Mouvement de la Paix. Membre du groupement des amicales de maquisards et résistants et de l’association nationale des anciens combattants de la Résistance, il fit partie du jury du concours sur l’historie de la Résistance.
Par Jacques Girault
SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Divers sites Internet sur la Résistance dans l’Ain. — Renseignements fournis par la fille de l’intéressé.