SONZOGNI Barthélémy [Sonzogni Bartolome dit Barthélémy]

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 15 juin 1923 à Herserange (Meurthe-et-Moselle), mort le 23 novembre 1996 à Barr (Bas-Rhin) ; tourneur ; militant communiste, syndicaliste CGT ; membre du comité fédéral du Bas-Rhin de 1956 à 1961, conseiller municipal communiste de Barr de 1971 à 1977 et de 1983 à 1989.

Son père, Giovanni Sonzogni (né le 31 octobre 1887 à San Pellegrino, Italie, mort 20 décembre 1964 à Herserange, Meurthe-et-Moselle) était venu en France à 14 ans pour devenir maçon. Sa mère, Maria Zannetti (née le 8 novembre 1891 à Osiosotto, Italie, morte en 1973 à Herserange, Meurthe-et-Moselle) eut 13 enfants dont 5 seulement atteignirent l’âge adulte. La famille était catholique pratiquante : Barthélémy fut enfant de chœur. Francophones, les Sonzogni obtinrent la nationalité française en 1934. Ils n’avaient adhéré à aucun parti politique mais étaient du" côté des ouvriers".

Barthélémy fit ses études primaires à Herserange. Il avait décidé de ne pas être maçon et dut convaincre son père de le laisser entrer en apprentissage dans la métallurgie. Il entreprit un apprentissage d’ajusteur à l’usine Senelle-Maubeuge à partir de 1937.
En 1939 la famille fut évacuée à Castel-Vielh (Gironde). Barthélémy poursuivit son apprentissage à Cadillac, dans un monastère transformé en centre d’apprentissage. Il chercha du travail à Bordeaux comme tourneur. La famille ne rentra pas en Lorraine non annexée en 1940 mais s’y résigna en 1942, parce que l’indemnité de réfugiés de 10 f par jour ne suffisait plus pour vivre. Barhélémy partit au STO, à Mannheim puis Ludwigshafen, dans des usines de mécanique, pendant 2 ans.
Fin 1944, son demi-frère, Angelo Caroli, qui avait été résistant en Lorraine et qui était communiste, l’entraîna à Marseille pour des opérations de déminage civil. Il eut un accident lors d’un déminage aux Saintes-Maries de la Mer, qui le fit boiter toute sa vie. Il gagna ensuite la Tunisie en 1945 et y resta 5 ans, comme démineur. Il y rencontra sa future épouse.
En 1950, il s’installa à Barr pour rejoindre sa fiancée, Émilie Hoeltzel (Sonsogni Lily*), qu’il épousa le 21 juin 1951. Le couple eut trois filles. Il avait obtenu du travail à Bourgheim (Bas-Rhin), chez Heywang, un patron progressiste qui le protégea à plusieurs reprises. Il fut engagé dans cette entreprise comme tourneur et y resta jusqu’à sa mise en préretraite en 1981, à 58 ans. Il était devenu chef d’atelier, tout en animant la section syndicale CGT.
Il adhéra au parti communiste en 1954 et devint secrétaire de la cellule, puis de la section de Barr. Il entra au comité fédéral du Bas-Rhin en 1956 et y fut réélu jusqu’en 1961.
Il eut deux mandats de conseiller municipal de Barr, de 1971 à 1977 et de 1983 à 1989. Il était le seul élu communiste. Il n’avait jamais eu l’illusion d’arracher l’Alsace à la réaction, surtout qu’il n’était pas Alsacien lui-même. Son activité politique visa donc la lutte contre la précarité et la fracture sociale, qu’il perçut et dénonça très tôt. Il rédigeait régulièrement des articles dans le Barrois démocratique, ce qui lui permit d’être titulaire d’une carte de presse au titre de l’Humanité 7 jours.
Il fut victime d’une crise cardiaque.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article172604, notice SONZOGNI Barthélémy [Sonzogni Bartolome dit Barthélémy] par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 28 avril 2015, dernière modification le 9 octobre 2017.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Entretien avec sa veuve le 22 septembre 1999. — Document municipal de la ville de Barr à l’occasion de son décès.

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