Par Françoise Olivier-Utard
Née le 27 janvier 1914 à Strasbourg (Basse-Alsace annexée), morte le 30 août 2007 à Strasbourg (Bas-Rhin) ; secrétaire à Strasbourg ; militante CGT, membre du parti communiste et de l’UFF dans le Bas-Rhin ; présidente du comité départemental et membre du comité national de l’UFF de 1951 à 1955.
Son père, Émile Mallerich, était serveur. Sa mère, Juliette Spiesser, était couturière à Strasbourg. Ils étaient hostiles aux idées communistes. Alice fit des études de dactylo, mécanographe, comptable, dans une école de commerce. Elle épousa le 15 avril 1939 Alphonse Siess*, électricien. Le couple eut 3 enfants. Elle trouva refuge chez ses beaux-parents, à Châtenois (Bas-Rhin), pendant la guerre.
Elle adhéra au parti communiste en 1950, quelques années après son mari, et suivit une école fédérale en septembre de la même année, à Wildersbach (Bas-Rhin). Elle milita à l’UFF avec Alice Karcher*, devint présidente du comité départemental et membre du conseil national. Elle fit un stage à Suresnes en janvier 1951. En 1952 elle était permanente à mi-temps et gagnait 5 000 francs par mois. Dans un rapport du 24 juin, elle constatait que si 40 % des femmes travaillaient en Alsace, seulement 2 % étaient syndiquées. La situation ne s’améliora pas puisque deux ans plus tard, en 1954, Alice dénonça même une véritable psychose chez les femmes : se syndiquer signifiait très vite être licenciée, de sorte que les femmes hésitaient même à signer des pétitions.
Le 2 décembre 1952, elle passa à l’Imprimerie Commerciale d’Alsace et Lorraine (ICAL), pour un emploi à temps complet, pour faire face aux difficultés financières que le couple rencontrait depuis qu’Alphonse était devenu permanent du parti. Mais elle n’abandonna pas le militantisme à l’UFF et le 5 mai 1953 on la vit à la tribune, au restaurant du Dauphin, pour une cérémonie de commémoration consacrée à Danièle Casanova.
Le couple Siess prit ses distances avec la CGT et le parti lorsque la succession de Joseph Mohn* amena Georges Martin* à la tête de l’UD, en 1965. Alphonse Siess, son mari, militant communiste et cégétiste, qui briguait la fonction, trouva un nouvel emploi à l’UNIAT (Union nationale des invalides et accidentés du travail), où Alice travaillait comme secrétaire depuis quelques années.
Par Françoise Olivier-Utard
SOURCES : Arch. Dép. Bas-Rhin, 544 D 111. — Arch. du comité fédéral du Parti communiste du Bas-Rhin.