Par Françoise Olivier-Utard
Né le 17 juin 1894 à Vendenheim (Basse-Alsace annexée), mort le 7 juin 1979 à Vendenheim (Bas-Rhin) ; agriculteur et cheminot, communiste, résistant.
Son père, Georges, était ouvrier maçon. Aîné d’une famille nombreuse protestante, Guillaume perdit sa mère, Salomé Schauli, à l’âge de 13 ans. Il fut mobilisé dans l’armée allemande pendant la Première Guerre mondiale et envoyé sur le front russe, comme beaucoup d’Alsaciens. Il épousa le 15 octobre 1920 Marguerite Rettig (née le 27 juin 1898). Le couple eut deux enfants.
Il exploitait un petit domaine agricole à Vendenheim, village de la périphérie de Strasbourg. De 1934 à 1947, il ouvrit une petite laiterie et en même temps se fit embaucher aux chemins de fer. Il était donc ouvrier-paysan, comme de nombreux petits propriétaires paysans alsaciens.
Il adhéra au parti communiste en 1928 au moment de la crise autonomiste mais il ne suivit pas Charles Hueber* dans sa dissidence. Son épouse adhéra elle aussi et milita à Vendenheim. Une des grandes difficultés à organiser les paysans en Alsace était la question de la langue. Le parti ne disposait pas d’organe de presse en allemand adapté aux paysans. Seule existait la presse communiste locale en langue allemande, l’Humanité d’Alsace-Lorraine, que les militants diffusaient à la place de l’Humanité parisienne ou de La Terre. La pénétration communiste parmi les paysans se manifestait dans le nord du département (voir la notice Georges Graff*), mais la dispersion des militants compliquait la situation. Il fut membre du comité fédéral avant la guerre.
A partir de janvier 1941, pendant « l’annexion de fait » au Reich nazi, sa maison servit de lieu de rendez-vous des dirigeants communistes des trois départements, pour organiser la mise en place de réseaux de résistance. Georges Wodli* pour le comité central, Georges Mattern* pour le Bas-Rhin, et Jean Burger* et Martin Waechter* pour la Moselle, se rendirent chez lui fin juin 1942 pour tenter de reconstituer les organisations de résistance ouvrière après les grandes rafles d’avril et mai. Après l’arrestation de Wodli, le 30 octobre 1942, les réunions durent s’espacer, la coordination devenant de plus en plus difficile. En 1944 Guillaume Schauli fut arrêté, interné au camp de sécurité de Schirmeck jusqu’à la Libération.
Il fut candidat aux cantonales de 1948 à Truchtersheim. Il devint secrétaire de la cellule communiste de Vendenheim et fut membre de la commission de contrôle financier de la fédération de 1950 à 1964. Il continuait, aidé de son épouse, à diffuser la presse communiste. Il eut l’occasion, à ce titre, de participer à plusieurs voyages en RDA et en URSS.
Par Françoise Olivier-Utard
SOURCES : Arch. dép. du Bas-Rhin 544 D12, D 93 - Arch. comité fédéral du parti communiste du Bas-Rhin. - Humanité d’Alsace et de Lorraine de juin 1974