OBRENEZ Wilhelm dit Gabriel FOURVIÈRES

Par Daniel Grason

Né le 8 juin 1913 à Berlin (Allemagne) ; secrétaire du 4ème rayon de la Région parisienne des Jeunesses communistes de France.

Fils d’Abraham et de Sarah, née Grabina, de nationalité polonaise Wilhelm Obrenez arriva en France le 28 décembre 1929 avec un passeport polonais délivré à Bruxelles (Belgique). Le passeport n’étant pas visé par les autorités consulaires, il fit l’objet d’une mesure de refoulement le 3 janvier 1930. Il revint sous le nom de Tarin René, Henri, Robert né le 15 octobre 1911 à Saint-Fargeau (Yonne). Il travailla plusieurs mois comme manœuvre à la Société anonyme Grouvelle-Arquembourg (SAGA) au 71 rue du Moulin-Vert (XIVe arr.), logeait 135 rue de Paris aux Lilas (Seine, Seine-Saint-Denis), puis le 8 juillet 1931 au 20 rue Berthollet à Paris (Ve arr.).

Une enquête fut ouverte par la Sûreté nationale, René Tarin membre des Jeunesses communistes reconnut avait prêté sa carte d’identité. Des inspecteurs des Renseignements généraux interpellèrent Wilhelm Obrenez le 19 novembre 1931 à 11 heures 30 au moment où il quittait son domicile, de la documentation des Jeunesses communistes, du matériel à polycopier étaient saisis, une carte d’électeur au nom de Maurice Tastavin, né en 1907, ouvrier serrurier, une carte de chômage au même nom, une carte d’adhésion aux Jeunesses communistes de France et une carte des Comité de défense de l’Humanité (CDH), année 1931 au nom de Fabrice, William. Le 11 décembre 1931 la XIVe Chambre correctionnelle le condamna à un mois de prison avec sursis pour « usage de faux papiers », le 12 un arrêté d’expulsion lui fut notifié, mais… il avait quitté son domicile.

Wilhelm Obrenez travailla sous la fausse identité de Marcel Lebas comme argentier à l’Hôtel de l’Univers à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Lors de ses déplacements il logeait en région parisienne 6 route d’Aubervilliers à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis). Il militait aux Jeunesses communistes à Clermont-Ferrand. Le 11 juin 1932 une information parvenait aux renseignements généraux de l’informateur « 15 », Wilhelm Obrenez sous le nom de Fabrice, il avait assumé les fonctions de secrétaire du 4ème Rayon de la Région parisienne, il avait été désigné récemment pour diriger la région Auvergne des Jeunesses communistes.

Le jeudi 23 juin 1932 à 8 heures du matin des policiers interpellaient Wilhelm Obrenez à l’Hôtel de l’Univers, emmené à la Sûreté, il était inculpé d’infraction à l’arrêté d’expulsion de décembre 1931. Trois jours plus tard il écrivit au militant communiste Gaston Brunstein, l’administration pénitentiaire intercepta sa lettre. Il écrivait « mon dossier est chargé au point de vue politique », il rappelait qu’il était « rédacteur au Cri » et « Secrétaire des Jeunesses communistes […] je crois que je n’ai guère de circonstances atténuantes. Néanmoins, si vous pouviez me procurer un avocat, cela vaudrait mieux. Je pense avoir un mois ou deux au plus. Demandez au Secours rouge de Paris s’il peut payer l’avocat dans le cas où la caisse d’ici serait vide. J’ai eu un jour de cafard mais maintenant cela va mieux ». Il demandait que Guizeau, en réalité Édouard Bahier soit prévenu de son arrestation. Il signa « Salut Bolchevik à tous. Votre compagnon Wilhelm Obrenez ».

Sa mère Sarah Grabina, 46 ans, vivait 2 rue Émile-Lepeu à Paris (XIIe arr.) elle demanda en mai 1933 au préfet de la Seine une autorisation de séjour en faveur de son fils, le préfet refusa. Pendant l’Occupation allemande Wilhelm Obrenez utilisa la fausse identité de Tarin. Juive, Sarah Grabina demeurait avec des membres de sa famille dans le quartier aux puces à Saint-Ouen 21 Villa Biron (Seine, Seine-Saint-Denis). Sarah 46 ans, Dina 16 ans, Edith 17 ans, Lina 22 ans, et Max 44 ans furent raflés, déportés dans le transport n° 10 au départ de Drancy le 24 juillet 1942, tous y moururent.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article172970, notice OBRENEZ Wilhelm dit Gabriel FOURVIÈRES par Daniel Grason, version mise en ligne le 12 mai 2015, dernière modification le 9 juillet 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 1W 0919. – Arch. Mun. Saint-Ouen. – Site internet CDJC.

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