HAPEAU Charles, Jean

Par Daniel Grason

Né le 22 août 1912 à Paris (IIIe arr.) ; mécanicien ; antifasciste ; volontaire en Espagne républicaine ; militant d’extrême-droite du Mouvement populaire du 13 mai.

Fils naturel de Victorine, Charles Hapeau effectua son service militaire au 11ème Régiment cuirassier (service auxiliaire) caserne Dupleix à Paris (XVe arr.) Il demeurait dans un garni 38 avenue de la Villa puis 16 rue Raymond du Temple à Vincennes (Seine, Val-de-Marne).

En janvier 1935 il fit l’objet d’une note du commissaire de Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis) pour sa participation à une réunion du Secours Rouge International (SRI). Il se porta le 10 novembre 1936 volontaire en Espagne républicaine, fit partie d’un convoi de 1200 volontaires de la région parisienne et du nord de la France à destination de Barcelone. Début février 1937 il fut rapatrié de Valence avec vingt-trois autres volontaires.

À leur arrivée en gare de Lyon, les policiers du commissariat spécial procédèrent à un contrôle d’identité. Plusieurs brigadistes certifièrent qu’après avoir combattu en première ligne, ils étaient en permission à Valence depuis le 27 janvier. Après s’être concertés ils s’adressèrent au consul de France pour être rapatriés. Ces volontaires étaient fatigués et démoralisés, ils ne voulaient surtout pas être considérés comme des déserteurs.

Dénoncés aux autorités espagnoles, ils furent arrêtés, conduits sous escorte dans une caserne, un brigadiste parvint à s’enfuir, les autres étaient emprisonnés pour la nuit. Prévenu le consul se présenta à la caserne, les prisonniers libérés. Selon le rapport du commissaire de police, Moïse Bercovici était considéré par les autres volontaires comme un « aventurier ».

Charles Hapeau fut arrêté pour faits de collaboration en 1944, la Cour de Justice de Moulin (Allier) l’acquitta. Il retourna à Paris, en 1946 il logeait 6 rue Abel à Paris (XIIe arr.), il épousa le 10 août 1946, Fernande Hervieu en mairie de Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis). Divorcé en février 1952, il se remaria le 4 avril 1953 avec Marie-Antoinette Daoulas en mairie du IIIe arrondissement. Le couple demeurait 35 rue Debelleyme (IIIe arr.), un enfant naquit.

Il rejoignit le Parti patriote révolutionnaire fondé par l’avocat Jean-Baptiste Biaggi. Cette petite formation d’extrême droite participa à des actions violentes. En raison de ces actes, le 15 mai 1958, le gouvernement Pflimlin ordonna sa dissolution et de celle de deux autres groupes, la Phalange française et le Front d’action nationale. Il était aussi membre du Comité d’action « contre le retour au système » qui se fixait comme objectif de préparer l’action des nationalistes.

Il participa au Mouvement populaire du 13 mai (en référence au coup de force à Alger du 13 mai 1958) dont le siège était 18 rue Daunou à Paris (IIe arr.). Cette formation créa en juillet 1960 l’association le Groupement national des salariés qui édita un bulletin intérieur L’Ami du Salarié, Charles Hapeau en fut le gérant, le secrétaire François Journet était issu du mouvement poujadiste. Figurait notamment au programme : « La priorité du droit au travail pour les Français de la métropole et de l’Algérie et l’arrêt de la main d’œuvre étrangère ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article172971, notice HAPEAU Charles, Jean par Daniel Grason, version mise en ligne le 12 mai 2015, dernière modification le 12 mai 2015.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 1W 0970 (dossier Moïse Bercovici), 1W 1107, 77W 5246.

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