ANGERAND Octave

Par Marie-Louise Goergen, Claude Pennetier

Né le 9 octobre 1898 à Giry (Nièvre), mort le 25 avril 1979 à Billy-sur-Oisy (Nièvre) ; manœuvre aux chemins de fer puis chef de groupe ; résistant ; syndicaliste CGTU puis CGT ; militant communiste ; dirigeant de la Fédération CGT des cheminots (1949-1963) ; conseiller municipal de Maisons-Alfort (Seine, Val-de-Marne) de 1935 à 1940 et de 1945 à 1959.

Portrait d’Octave Angerand paru dans <em>La Tribune des cheminots</em>, no. 128, 1er février 1956
Portrait d’Octave Angerand paru dans La Tribune des cheminots, no. 128, 1er février 1956
[Droits réservés. Coll. IHS-CGT cheminots]

Fils d’un charbonnier, Octave Angerand effectua son service militaire d’avril 1918 à avril 1921, combattant à la fin en Algérie, en Mer et dans l’armée d’Orient. Démobilisé, il entra au PLM en novembre 1923 à Clamecy (Nièvre) comme manœuvre à l’essai. Au moment de sa retraite en 1954, il sera chef de groupe de 1re classe.

Militant syndical et politique, il fut candidat CGTU en février 1934 au Conseil supérieur du PLM puis élu conseiller municipal communiste de Maisons-Alfort (Seine, Val-de-Marne) le 12 mai 1935, sur la liste dirigée par Albert Vassart. La préfecture de la Seine suspendit la municipalité en octobre 1939 et déchut Angerand de son mandat le 16 mars 1940.

Il entra dans la Résistance en août 1940, dans les rangs du Front national en mai 1941. Responsable communiste pour les cheminots de la région parisienne en 1941, il devint responsable à la propagande du triangle de direction des comités populaires au niveau national après l’arrestation de Jean Capré au printemps 1942, puis en fut responsable pour la région parisienne en juillet 1943. À l’origine de la création de groupes de saboteurs, il dirigea un service de renseignements clandestin qui informa des détachements FTPF des horaires de trains de troupes ou de matériel allemands. Il rédigea et fit confectionner de nombreux tracts et journaux appelant les cheminots à la lutte directe contre l’Occupant. Il fut arrêté le 20 novembre 1943 par la police française près de la gare de Juvisy sur le lieu d’un rendez-vous clandestin. Interné à la Santé, soumis à la torture, il fut libéré par l’insurrection parisienne le 17 août 1944 et participa à la grève insurrectionnelle et aux opérations de la Libération de Paris.

Octave Angerand fut réélu conseiller municipal communiste de Maisons-Alfort en 1945, en 1947 et en 1953. À partir de 1950 il fut mis en disponibilité pour exercer ses fonctions syndicales. Il bénéficia en outre d’une invalidité de 50 % pour faits de guerre 1939-1945. Il fut secrétaire-trésorier de la Fédération CGT des cheminots de 1949 à 1958, date à laquelle il fut remplacé par André Argalon, puis membre du bureau national des retraités de 1958 à 1963.

Marié en 1926 à Billy-sur-Oisy avec Reine Dufour, il eut deux enfants : un fils né en 1928, devenu ingénieur militaire, une fille, née en 1938, professeur d’enseignement secondaire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173, notice ANGERAND Octave par Marie-Louise Goergen, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 15 septembre 2023.

Par Marie-Louise Goergen, Claude Pennetier

Portrait d'Octave Angerand paru dans <em>La Tribune des cheminots</em>, no. 128, 1er février 1956
Portrait d’Octave Angerand paru dans La Tribune des cheminots, no. 128, 1er février 1956
[Droits réservés. Coll. IHS-CGT cheminots]
Article pour les 80 ans d'Octave Angerand paru dans <em>La Tribune des cheminots</em>, no. 550, 8 novembre 1978
Article pour les 80 ans d’Octave Angerand paru dans La Tribune des cheminots, no. 550, 8 novembre 1978
[Droits réservés. Coll. IHS-CGT cheminots]

SOURCES : Arch. Nat. CAC 800.434, art. 39 (ex-TT 4198), dossier C/SN 36. — Arch. Paris, DM3 et Versement 10451/76/1. — Arch. com. Maisons-Alfort. — Arch. SNCF de Béziers. — Arch. Jean Maitron. — Arch. Fédération CGT des cheminots. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — La Tribune des cheminots, 15 décembre 1951. — DBMOF, tome 17, p. 166. — Robert Hernio, Avant que les cloches sonnent…, préf. de Bernard Thibault, postf. de Georges Séguy, Fédération CGT des cheminots, 2000, p. 112, 174. — Notes de Jean-Pierre Bonnet, de Georges Ribeill et de Pierre Vincent. — État civil. — Monique Angerand-Berger (la fille d’Octave Angerand) a écrit un livre, Une Petite Enfance de Guerre, où elle livre un témoignage sur cette époque et où elle renseigne les activités de son père, comme cheminot, syndicaliste et résistant, avec de nombreux documents et photos.

ICONOGRAPHIE : La Tribune des cheminots, 15 décembre 1951.

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