HEUCHAMPS Achille. Pseudonyme dans la résistance : Durand, Pirmez.

Par José Gotovitch

Né à Houtain-le-Val (aujourd’hui commune de Genappe, pr. Brabant wallon, arr. Nivelles) le 19 août 1914. Ouvrier métallurgiste, militant communiste, syndicaliste, résistant, permanent fédéral du Parti communiste de Belgique (PCB), dirigeant mutuelliste.

Domicilié à Nivelles, Achille Heuchamps travaille depuis décembre 1929 aux ACEC à Charleroi (pr. Hainaut, arr. Charleroi) comme ouvrier métallurgiste. Il suit pendant quatre ans les cours du soir de l’École industrielle supérieure. En 1936, il effectue son service militaire ; il en sort candidat sous-lieutenant. Il travaille ensuite comme ouvrier à l’outillage aux Ateliers Chantrenne de Nivelles.

Mobilisé en août 1939, Achille Heuchamps participe à la campagne des 18 jours. Il est fait prisonnier et transféré à la Citadelle de Huy (pr. Liège, arr. Huy). Il s’en évade, revient à Nivelles en juillet 1940 où il reprend son emploi aux Ateliers Chantrenne. Militant syndical, il mène quelques actions, revendicatives dans l’entreprise. Il entreprend de diffuser la presse clandestine dans l’usine. Par le dépositaire, Heuchamps entre en contact avec le PCB auquel il adhère à la fin de 1942. Il se met entièrement à sa disposition.

Achille Heuchamps prend en charge l’action syndicale clandestine dans les entreprises industrielles du Brabant wallon (Clabecq, Tubize, Quenast, Rebecq) territoire désormais intégré à la Fédération bruxelloise du PCB. Il couvre bientôt également la vallée de la Senne sous le pseudonyme de « Durand ». Depuis juillet 1943, il participe aux actions des PA dans le Brabant Wallon. Illégal depuis février 1944, le sous-lieutenant de réserve Heuchamps est intégré totalement, contre son gré dit-il, aux PA. Il reçoit le commandement du Corps de Bruxelles, alors décimé, et tente de le reconstruire. Sous le nom de « Pirmez », il retrouve quelques noyaux mais une rafle met un terme provisoire à cette tentative en juillet 1944.

Achille Heuchamps reprend à peine contact quand survient la Libération. Il y participe à Bruxelles puis monte avec la colonne PA qui contribue à la libération d’Anvers. Il défile dans les rues le 25 novembre 1944, passe ensuite aux troupes de l’Intérieur jusqu’en février 1945.

Achille Heuchcamps, élu au Comité fédéral du PCB du Brabant wallon, devient permanent et secrétaire politique fédéral en 1947 et 1948. Envoyé ensuite au service « Diffusion propagande » du Drapeau Rouge, les Brigades Jacquemotte, il est licencié brusquement en 1949.

En décembre 1949, Achille Heuchamps entre à la mutuelle Rénovation, mutuelle inspirée par le PCB, qui rejoindra par la suite les mutualités neutres. Il crée et développe le bureau de Nivelles sous le nom de Solidarité Nivelloise, qu’il dirige jusqu’à sa retraite. Heuchamps figure comme tête de liste du PCB à toutes les élections communales depuis la Libération et sur les listes législatives derrière Jean Borremans, mais il n’est pas élu. Achille Heuchamps est entré en Maçonnerie, ce qu’affichera ostensiblement l’annonce nécrologique. Détenteur de King’s Medal for Courage, il a reçu le grade de Lieutenant-Colonel de la Résistance.

Achille Heuchamps réalise avec succès l’un des trop rares essais d’implantation locale du PC par le biais du service social. Il est crucial de constater qu’à l’autre extrémité de Bruxelles, son adjoint aux PA pour le Brabant flamand, Leemans, crée de même un bureau de la mutuelle qu’il maintient en vie, en conservant au parti, par ce biais, un accrochage aux réalités et une base électorale à Vilvorde (aujourd’hui pr. Brabant flamand, arr. Hal-Vilvorde).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173000, notice HEUCHAMPS Achille. Pseudonyme dans la résistance : Durand, Pirmez. par José Gotovitch, version mise en ligne le 18 mai 2015, dernière modification le 29 novembre 2022.

Par José Gotovitch

SOURCES : Interviews de Achille Heuchamps, 17 mars 1976 et 27 août 1981 − Archives Front de l’indépendance, dossier PA.

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