Par Pierre Boulay, Léon Strauss
Né le 24 août 1934 à Mulhouse (Haut-Rhin), mort le 14 novembre 2012 à Strasbourg (Bas-Rhin) ; professeur d’allemand, puis universitaire ; syndiqué à l’UNEF, puis au SGEN CFDT, radical mendésiste, ultérieurement socialiste ; président national des Jeunesses radicales de France (1956-1958), responsable d’Amnesty international.
Marc Schweyer naquit dans une famille protestante : son père, Théodore Schweyer était pasteur, sa mère, Alice née Vonstein, sans profession. Il fit ses études secondaires au lycée de garçons de Mulhouse, ses études supérieures à l’Institut d’études politiques et à la faculté des Lettres de Strasbourg. Agrégé d’allemand en 1957, il fut professeur au lycée Henri Poincaré de Nancy jusqu’en 1964, puis brièvement au Gymnase
Fervent admirateur de Pierre Mendès France*, il adhéra en 1955 à la fédération radical-socialiste du Bas-Rhin jusqu’alors squelettique. La visite de Mendès France à Strasbourg le 10 juin 1955, puis le score inattendu enregistré par la liste radicale d’Edmond Bischoff aux législatives du 2 janvier 1956 galvanisa la fédération qui passa de 80 adhérents en mai 1955 à 300 en juin 1956 et à 510 en 1957. Marc Schweyer, encore étudiant, devint président des Jeunesses radicales du Bas-Rhin qui groupaient 70 militants et qui publiait le mensuel « Agir. Le 20 novembre 1957, le congrès national des Jeunesses radicales se réunit à Saverne (Bas-Rhin) : Pierre Brousse, proche de Bourgès-Maunoury, y perdit la présidence au profit du mendésiste Schweyer, mais, au congrès national du parti radical qui s’était tenu à Strasbourg du 21 au 24 novembre, l’élection du bureau aboutit à la victoire des « orthodoxes » et à la fin du renouveau mendésiste. En août-septembre 1958, après l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle, les Jeunes Radicaux de Schweyer jouèrent encore un rôle important dans la création de l’Union des Forces Démocratiques du Bas-Rhin, mais ils cessèrent, semble-t-il, toute activité après le succès énorme du oui au référendum constitutionnel du 28 septembre (90% des votants à Strasbourg).
Un temps adhérent au nouveau Parti socialiste dans le département des Vosges où il possédait une résidence secondaire, il en démissionna en 1986. Devenu militant d’Amnesty International, il en fonda le groupe 9 à Strasbourg dont il fut à plusieurs reprises le secrétaire et qu’il ne quittera que contraint par la maladie tout en restant coordinateur des groupes strasbourgeois. Conseiller national de ce mouvement, il anima de longues années le secteur Alsace. Il représenta aussi Amnesty au Conseil de l’Europe, en particulier au comité directeur des Droits de l’Homme pendant une douzaine d’années.
Par Pierre Boulay, Léon Strauss
SOURCES : Arch. Dép. Bas-Rhin, 544 D11, D 12, 1743 W 5 – Léon Strauss, « Parti radical–socialiste », Encyclopédie de l’Alsace, t. X, Strasbourg, 1985, p. 5868-5870 – Jean-Louis Rizzo, Mendès-France ou la rénovation en politique, Paris, 1993, p.133, 195. – Publication interne d’Amnesty International, pôle vie militante, Strasbourg, 2012. – Entretiens avec Andrée Lamy, belle-sœur de Marc Schweyer, et avec François Weiss, ancien militant des Jeunes Radicaux , décembre 2014. – Note d’Alfred Wahl.