SÉGUIER Albert, Étienne

Par Jacques Girault

Né le 14 février 1912 à Saint-Geniez d’Olt (Aveyron), mort le 7 décembre 2003 à Saint-Affrique (Aveyron) ; instituteur dans l’Aveyron ; militant du SNI ; militant communiste, conseiller municipal de Millau.

Fils d’un cordonnier, Albert Séguier reçut les premiers sacrements catholiques. Il entra à l’École normale d’instituteurs de Rodez (Aveyron) en 1930. Il fut instituteur à Prades d’Aubrac, puis en poste double à Pruines, au Monastère Cabrespine (pendant neuf ans avec la charge du secrétariat de mairie).

Il se maria religieusement en août 1934 à Saint-Geniez d’Olt avec une institutrice. Ils eurent cinq enfants. Ils enseignèrent à partir de 1946 à Laissac où il dirigeait l’école, puis à Comprégnac pendant deux années. En 1952, il fut nommé instituteur de classe élémentaire au collège de Millau. Devenu instituteur à l’école Paul Bert, il dirigea l’école du Crès à Millau de sa création en 1956 à sa retraite en 1967.

Pendant la guerre, comme secrétaire de mairie, il put collecter des cartes d’alimentation pour les réfractaires au service du travail obligatoire qu’il plaça chez des employeurs. Il établit aussi de fausses cartes d’identité. Il entra au maquis des Bessades et au Front national, le 10 octobre 1943, et en devint le responsable pour le Nord-Est du département.

Albert Séguier participa à la renaissance clandestine de la section départementale du Syndicat national des instituteurs en octobre 1943. A la Libération, il occupa l’Inspection académique. Membre du conseil syndical, il en devint le trésorier en 1947. Il fut relevé de cette responsabilité en janvier 1948 pour avoir commandé plus de cartes de la CGT que de militants syndiqués et en fait on le soupçonna d’avoir anticipé sur les résultats du référendum d’orientation. Il se prononça pour le maintien dans la CGT et fut un des organisateurs de la FEN-CGT dans le département. Dans le bulletin syndical en janvier 1949, une violente polémique éclata avec le responsable de l’action laïque Frayssinet. Séguier reprochait aux militants du SNI de ne pas s’être engagés pour assurer le succès des états généraux laïques et de ne pas avoir soutenu les députés communistes dans les débats parlementaires sur les questions de l’école laïque. Frayssinet concluait son article par cet apostrophe : « tu fais passer l’intérêt de ton parti avant celui de l’école. » Délégué au congrès national du SNI, il intervint le 22 juillet lors de la séance consacrée à la laïcité après le rapport sur le rôle social de l’école laïque. Il souhaita alors que l’instituteur intervienne sur ces questions surtout s’il était secrétaire de mairie ou conseiller municipal. Pendant la période suivante, il fut élu à la Commission administrative paritaire départementale.

Quelques années plus tard, il fut élu au bureau de la section départementale du SNI tout en étant membre des bureaux de l’association de parents d’élèves et de l’amicale laïque de Millau. Il participa à la fondation du centre aéré et de vacances de La Baumette qu’il présida par la suite. Il anima aussi le mouvement de “Francs et franches camarades“.

Séguier adhéra au Parti communiste français en 1944. Dans les années 1950, il devint membre du secrétariat de la section communiste de Millau et entra au comité de la fédération communiste en 1956. En raison de ses fréquentes absences aux réunions, il fut envisagé en 1961 de ne pas le réélire au comité fédéral, ce qui ne se fit pas.

Séguier, élu au conseil municipal de Millau en 1953, accomplit deux mandats. Il était le chef de file des communistes en 1959 et en 1965.

Séguier, candidat communiste aux élections législatives en 1958, obtint 4 114 voix puis 3 666 au deuxième tour sur 68 828 inscrits. En 1962 dans la troisième circonscription (Millau), il réunit 4 218 voix sur 67 356 inscrits (cinquième position) et se retira, appelant à voter pour le candidat du MRP afin de battre le député gaulliste sortant. L’opération fut réussie. Il refusa d’être candidat en 1967 en raison de son état de santé et de son âge. Il fut aussi le candidat communiste au Conseil général en 1961.

Séguier fut enterré civilement.

En 2011, son nom fut donné à l’école Le Crès de Millau qu’il avait dirigée à sa création.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173038, notice SÉGUIER Albert, Étienne par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 mai 2015, dernière modification le 20 mai 2015.

Par Jacques Girault

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Presse syndicale. — Renseignements communiqués par son fils Robert Séguier.

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