BORNAT Gaston

Par Rémy Gaudillier

Né le 8 mai 1923 à Dijon (Côtes-d’Or), mort le 14 juillet 2001 à Lons-le-Saunier (Jura) ; employé puis directeur de la Caisse d’épargne de Lons-le-Saunier ; secrétaire fédéral du PCF de 1950 à 1956.

Gaston Bornat devint lédonien (habitant de Lons-le-Saunier) dès son adolescence. Élève à l’école Saint-Désiré, il entra dans la vie active après son brevet : aux PTT puis aux chemins de fer avant de devenir en 1945 guichetier à la Caisse d’épargne.

Réfractaire au STO il adhéra au PCF en 1945. Responsable de la section de Lons-le-Saunier vers 1947, membre du bureau fédéral et du secrétariat à partir de 1948, membre de l’Association départementale des Combattants de la Paix du Jura, les Renseignements généraux en décembre 1949 le présentaient comme « l’élément le plus actif de la fédération communiste du Jura ». Un stage à l’école centrale du parti semble préparer son accession au poste de secrétaire fédéral en 1950. Sa jeunesse, son dynamisme contribuent à asseoir son autorité auprès des militants pour qui la référence restait André Barthélémy*.

Candidat aux élections municipales de Lons en octobre 1947 sur la liste d’« Union Républicaine et résistante » conduite par Armand Guichard, Gaston Bornat fut tête de liste en 1953. Le résultat ne fut pas à la mesure de ses espérances car il ne fut élu que d’extrême justesse et la liste n’obtint que trois conseillers contre cinq en 1947 (21 795 voix contre 75 208 à la liste radicale du maire Seguin, 46 536 à la liste MRP et 19 557 à la liste SFIO). Il s’exprima dans la presse du parti n’hésitant pas dans Les Allobroges à attaquer Edgar Faure (24 octobre 1952) ou le député MRP Viatte (25 novembre 1952). Le 27 décembre 1952 il s’y félicita du succès d’ensemble de la section locale à l’occasion de la remise des cartes ; grâce au travail des dix cellules et au porte à porte des « instructeurs politiques » contre l’avis de certains camarades « encroûtés dans la routine et le formalisme », les effectifs seraient passés de 202 à 234 adhérents.

L’abandon de son poste de secrétaire au printemps 1956 pose question. Marié depuis 1942, père de quatre enfants, désirait-il se consacrer davantage à sa famille ? Pensa-t-il que sa carrière politique lui interdisait tout avancement professionnel ? Il fut nommé directeur de la Caisse d’Épargne en 1960. Était-il en désaccord politique avec son parti ? Toujours est-il qu’il rompit avec le PC sans abandonner pour autant toute activité politique. Aux élections municipales de 1965, il obtient 1 090 voix sur la liste de gauche pour l’expansion de la ville et le progrès social. Fernand Jacquet lui succéda au poste de premier secrétaire fédéral communiste.

Lors de ses obsèques religieuses en l’église des Cordeliers le député maire RPR de Lons, Jacques Pélissard salue en lui son « directeur de campagne de 1989 à 1995 » et rappela « la personnalité forte d’un homme de conviction et d’un homme de cœur attentif aux autres et sachant les motiver », sans oublier sa façon de manier un « humour corrosif mais mesuré ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17312, notice BORNAT Gaston par Rémy Gaudillier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 15 mars 2010.

Par Rémy Gaudillier

SOURCES : Le Progrès, 16 mars 1965 et 21 juillet 2001. — Articles des Allobroges. — Arch. Dép. Jura, 1 203 W158. — Arch. comité national du PCF.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable