LEMERCIER Alfred

Alfred Lemercier naquit à Amfreville-sur-Iton (Eure), fils de Félix Lemercier, couvreur en paille, et Delphine Duval, ménagère.

À la toute fin du 19e siècle il travailla comme ouvrier à la Menuiserie mécanique des Ateliers Baudelot à Arques-La-Bataille (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), et il s’y maria le 30 juin 1900 avec Éléonore Vatinel. Le couple eut cinq enfants.

Initialement affecté aux services auxiliaires pour un problème de santé (incurvation de la colonne vertébrale), il fut finalement classé au service armé, après la déclaration de guerre, et intégré le 10 décembre 1914. Le 16 mars 1916 il fut affecté spécial à son usine d’origine à Arques-la-Bataille.

La guerre terminée, le personnel de l’usine Boudelot voulut que la journée de 8 heures fût instituée dans leur entreprise à partir du 1er juin 1919, et que le salaire pour 8 heures fût le même que, précédemment, pour une durée quotidienne de 10 heures. Une délégation du syndicat tenta de discuter à plusieurs reprises avec le propriétaire de l’usine, mais celui-ci refusa en bloc les revendications. Les ouvriers se mirent en grève le jeudi 15 mai à 13h30.

Alfred Lemercier fut membre du comité de grève constitué par le syndicat professionnel des ouvriers de l’usine, avec Henri Legois*, Pascal Catel* et Louis Guérand*.

M. Baudelot menaça les ouvriers de lock-out, mais comme il était en même temps maire de la commune et qu’il craignait pour sa réélection, il finit par céder aux revendications des ouvriers. Ils obtinrent la journée de huit heures payées 10 heures, et conservèrent leur prime de vie chère de 2,75 F. Le travail reprit le samedi 17 mai à 13 heures.

Il se remaria le 1er septembre 1934 à Hondouville (Eure), et mourut le 22 décembre 1963 à Louviers (Eure), à l’âge de 85 ans.