CROUTTE Armand, Adolphe

Par Gilles Pichavant

Né le 18 mai 1847 à Saint-Nicolas-D’Aliermont (Seine-Maritime), mort le 5 février 1879 à Saint-Nicolas-D’Aliermont ; Ouvrier horloger à Saint-Nicolas-D’Aliermont (Seine-Inférieure) ; républicain favorable à la Commune de Paris.

Habitant de Saint-Nicolas-d’Aliermont (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), Armand Croutte fut le rédacteur de plusieurs articles favorables à la Commune de Paris parus dans La Ligne Directe, périodique républicain paraissant dans le région dieppoise à la fin du second empire, jusqu’à l’automne 1871.

Le 17 avril 1871, sous sa signature, on peut lire : « Sans la commune pour base, la République n’est qu’une dérision, une duperie ; Ce sont là on peut le dire des vérités principales contre laquelle nul ne saurait s’élever avec succès. Donc la volonté de Paris de conserver la République est une volonté légitime. »

Le 28 avril : « En effet, le jour où la commune affranchie de la tutelle administrative, sera libre enfin et, ce qui est si juste et si naturel, maîtresse de faire ses propres affaires comme elle le voudra, ce jour là la monarchie sera morte, et la République apparaîtra grande, belle, bonne et indestructible comme la vérité et la justice dont elle est le symbole. Ce jour là, les travailleurs seront relativement riches, car ils n’auront plus à fournir au monarque et à ses innombrables courtisans les sommes fabuleuses du budget, sommes forcément prises sur le produit du travail seule source de richesses. Ce jour là aussi, chose infiniment plus précieuse encore, les Français seront débarrassés du fléau sanglant des révolutions, puisque leur origine sociale, au lieu d’avoir pour base, la domination qui ne peut qu’engendrer que lutte, sera fondée sur la justice source unique mais féconde de paix et de joie. »

Le nom d’Armand Croutte se retrouve à la fin d’une longue proclamation en faveur de la Commune, publiée sous forme d’affiche manuscrite retrouvée collée sur un mur du port de Dieppe, titrée « Au nom de la sainte Liberté, citoyens français », et commençant par : « L’heure de partir est arrivée, il faut rompre nos chaînes et voler au devant de Paris outragé, car ce sont les justes révolutionnaires, les vrais républicains. Ils nous appellent, allons leur donner la main. Ils sacrifient leur sang pour nous, le nôtre leur appartient. Il nous faut assurer notre avenir, nous avons des armes et saurons en trouver. Paris seul se montre mais nous devons, tous, nous présenter, le poing armé, car, voulant étouffer la liberté à Paris, la France entière succombera et nous, nous serons replongés dans cet abîme d’où nous sortons à peine. Le sang français, après la crise que nous venons de passer n’est pas dégénéré, et il faut faire voir au gouvernement de Versailles qu’il ne peut exister plus longtemps. » (...)

Cette proclamation se terminait par : « Ainsi nous verrons renaître la France et nous serrant la main en frères, nous pourrons crier Vive la République, vive la France Libre, rallions-nous, il est temps »

Les signataires de cette proclamation étaient Blondel*, A. Crucifix*, Delépine*, Émile Grenet*, Martin*, Quesnel, Torcy, et Croutte, tous de Saint-Nicolas-d’Aliermont, où elle est dite avoir été signée le 23 avril 1871. Cependant, Armand Croutte contesta l’avoir fait.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173310, notice CROUTTE Armand, Adolphe par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 11 août 2015, dernière modification le 26 juin 2018.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Arch. Dép. de Seine-Maritime, cote 4M2704. — journal La Ligne Directe, fonds ancien de Dieppe.

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