SINTUREL Victor, Eugène

Fils d’un sabotier, Victor Sinturel, après avoir obtenu le baccalauréat en 1898, fut en 1901 et en 1903 deux fois admissible au concours d’entrée à l’École normale supérieure primaire de Saint-Cloud. Il obtint le certificat d’études supérieures de botanique à la Faculté des sciences de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) en 1905, les certificats de minéralogie et de chimie générale à la Faculté des sciences de Toulouse (Haute-Garonne), un certificat d’aptitude à l’enseignement agricole en 1908.

Professionnellement, Sinturel fut surveillant à l’EPS de La Souterraine (Creuse) en 1899 et au lycée de Montluçon (Allier) en 1900. En mai 1900, il devint répétiteur au collège de Brioude (Haute-Loire) puis fut nommé maître-adjoint chargé de l’enseignement des sciences puis professeur à l’EPS de Murat (Cantal) de 1901 à 1905, année de son départ au service militaire. Nommé professeur à l’EPS d’Aubin (Aveyron) en 1906, il fut chargé de l’enseignement agricole. En 1910, nommé professeur à l’EPS de la rue de Condé à Lyon (Rhône), il complétait son service par un enseignement de mathématiques à la Société astronomique du Rhône et s’engageait dans l’action en faveur des œuvres postscolaires. Il prononçait des conférences populaires en 1913.
Victor Sinturel se maria en juillet 1909 avec une professeur, fille d’instituteurs de la Loire. Le couple eut deux enfants. Ils étaient affectés dans des villes différentes et un rapprochement se produisit avec la nomination de son épouse à Vienne (Isère) en 1917.

Mobilisé en août 1914 dans l’infanterie, envoyé au front, Sinturel, malade, fut évacué sur les hôpitaux de Lunéville (Meurthe-et-Moselle) puis de Valence (Drôme) où il fut réformé en 1915. Il reprit son poste de professeur tout en suivant les cours pour obtenir en 1917 le brevet de radiotélégraphiste de la Marine. Il écrivit un livre qui fut publié en 1920 sous le titre La TSF et la guerre : Manuel pratique d’électricité et de radioélectricité (Lyon, Imprimeries réunies). Mais l’auteur avait comme un prénom différent “B.“

En 1919, Sinturel devint directeur de l’EPS de La Souterraine. En 1919, il entra en conflit avec la municipalité qui demanda et obtint son déplacement en 1922 comme directeur de l’EPS d’Argentan (Orne). Son passage fut l’occasion de fêtes scolaires réussies constituant des succès pour l’enseignement laïque. Il y resta jusqu’à sa nomination à la tête de l’EPS de Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie) alors que son épouse dirigeait l’EPS de filles. Ils se séparèrent et il prit la direction de l’EPS et de l’école professionnelle de commerce et d’industrie de Montceau-les-Mines qu’il conserva de 1932 à sa retraite en 1939.

Sinturel se retira à Cusset, où il passait régulièrement ses vacances d’été depuis plusieurs années.

Pendant la guerre, Victor Sinturel fut un « résistant actif ». Socialiste SFIO, membre de la commission exécutive fédérale en 1950 et en 1953, candidat aux élections municipales en mai 1945 sur la liste « d’unité républicaine antifasciste des groupements locaux de la Résistance », il fut élu conseiller municipal et premier adjoint. Membre du conseil d’administration de l’hospice, il fut réélu seulement conseiller municipal sur la liste « d’union républicaine et d’intérêt local », qui battit celle du maire sortant, en 1947. Membre de la commission de l’urbanisme et du cimetière, il fut désigné pour représenter la municipalité au conseil d’administration du collège. A nouveau candidat en 1953, sur la « liste d’union républicain et sociale d’intérêt communal » qui l’emporta sur la liste communiste, il fut élu le 8 mars 1959.

Louis Sinturel, né en 1909, technicien SAGEM, était membre de la section de Montluçon du Parti socialiste unifié en 1960.