ROESCH René, Henri

Par Jean-Marie Conraud

Né le 20 août 1922 à Wittenheim (Haut-Rhin), mort le 18 novembre 2009 à Muhouse (Haut-Rhin) ; électricien ; permanent de la JOC pour le Haut-Rhin ; délégué du personnel CFTC-CFDT ; militant familial à l’APF ; militant politique au PSU puis au PS.

Fils d’Isidor Roesch, ouvrier mineur, et de Marie née Walter, ouvrière dans le textile, René Roesch avait un frère. Il obtint son certificat d’études primaires en 1935 et un CAP d’électricien en 1940. Sa mère avait décidé de cette orientation, car elle avait constaté que les salopettes des électriciens étaient moins sales que celles des mécaniciens.

C’est pendant son apprentissage qu’il rencontra la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). En effet, en 1936, la première section jociste s’était créée dans le bassin des mines de potasse avec pour responsable de la fédération Lucien Erhard et pour aumônier de la section, l’abbé Dominique Haumesser. La section JOC de Wittenheim étaient composées essentiellement de fils de mineurs, apprentis ou jeunes ouvriers. Elle fut affiliée en 1937 et dépendait de la fédération de Mulhouse. Pendant l’occupation allemande les réunions se firent sous le couvert de Bibelstunde (heures bibliques) autorisées par les allemands.

Du mois d’octobre 1941 jusqu’en février 1942, René Roesch fut incorporé dans le RAD, une section de travail paramilitaire. L’obligation d’incorporer des jeunes Alsaciens dans l’armée allemande n’étant pas encore promulguée, il put reprendre son travail au carreau de la mine. L’ingénieur allemand, directeur de l’entreprise, devait être au courant des intentions de l’administration militaire car il fit muter au fond une dizaine de jeunes de plus de dix-huit ans, dont René Roesch. Il eut alors la qualification d’affecté spécial dans une entreprise qui avait une fonction stratégique et n’était donc plus mobilisable. Mais ce privilège cessa lorsque les troupes alliées se rapprochèrent de la Franche-Comté. Le 20 septembre 1944, il reçut un avis d’incorporation avec ordre de se rendre dans une caserne de Mulhouse. En accord avec son père, qui lui remit un pistolet, il contacta un passeur pour se rendre en Suisse. Celui-ci lui conseilla de rester chez lui car les contrôles aux frontières avaient été renforcés. Deux mois après, il s’engageait dans les FFI et participait à la Libération de Wittenheim.

René Roesch fut permanent de la JOC du 1er août 1945 au 1er août 1946. Il fit équipe avec Eugène Kurtz qui était permanent pour le Bas-Rhin. Les aumôniers fédéraux étaient les pères Seemann et Lydi. C’était au moment où Eugène Descamps était devenu chef de la Province Est de la JOC (Bas-Rhin, Haut-Rhin, Moselle, Meurthe-et-Moselle, Vosges, Meuse, Ardennes) et était entouré d’une équipe de permanents dont René Rœsch faisait partie.

Son mandat terminé René Roesch entra à l’école des maîtres mineurs de Mulhouse qu’il termina en 1948. Il exerça ensuite le métier de vérificateur de la sécurité électrique au fond. Militant de la CFTC puis de la CFDT, il fut élu délégué des ETAM (employés - techniciens - agents de maîtrise) de 1950 à 1971. Il prit sa retraite le 1er février 1982.

René Roesch avait été également responsable de la section de l’APF de Kingersheim de 1946 à 1954. Il s’impliqua aussi dans diverses associations familiales, et culturelles et milita au PSU puis au PS. Il s’était marié le 1er août 1946 à Kingersheim avec Marie Madeleine Guthmann, militante de la JOCF à Mulhouse. Ils eurent quatre enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173409, notice ROESCH René, Henri par Jean-Marie Conraud, version mise en ligne le 30 mai 2015, dernière modification le 30 mai 2015.

Par Jean-Marie Conraud

SOURCES : Arch. JOC (SG), fichier des anciens permanents. — Eugène Descamps, Militer, cité par Dillinger, op. cit., p. 171. — Notes d’Éric Belouet.

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