Par Alain Prigent, François Prigent
Né le 30 septembre 1898 et mort le 30 décembre 1969 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) ; employé ; vice-président de l’UD CFTC des Côtes-du-Nord (1945-1946) ; conseiller de la République MRP des Côtes-du-Nord (1946-1948).
Fils de marin-pêcheur, Ferdinand Siabas naquit à Boulogne-sur-Mer en 1898. Après avoir servi dans l’artillerie durant le premier conflit mondial, il exerça la profession de comptable. Durant l’entre-deux-guerres, il s’engagea dans le syndicalisme chrétien et les associations mutualistes. Militant syndical, il fut de la première équipe de L’Aube aux côtés de Georges Bidault. Réfugié du Nord, sous l’occupation, il prit une part active à la Résistance dans les Côtes-du-Nord en rejoignant le Front National, dirigée par Jean Devienne, un instituteur réfugié, originaire comme lui du Pas-de-Calais. Membre du CLL de Saint-Brieuc (Comité local de Libération) en 1944, Ferdinand Siabas intégra la commission exécutive provisoire de l’UD (union départementale) CFTC en août 1944. Il fut, au titre de l’union départementale CFTC, membre de la commission départementale de reconstitution des organisations syndicales créée par le préfet des Côtes-du-Nord en novembre 1944. Membre du bureau de l’union départementale de la CFTC en 1945, il fut élu vice-président de l’UD CFTC en septembre 1945. Membre du syndicat CFTC des employés de commerce, il était également membre du conseil de l’union locale CFTC de Saint-Brieuc en 1945. Il fut reconduit au sein du bureau à l’issue du congrès de l’UD CFTC à Guingamp le 6 octobre 1946.
C’est dans la dynamique de la Libération qu’il entra dans la vie politique avec son élection au Conseil de la République le 8 décembre 1946, conduisant alors la liste du MRP dans les Côtes-du-Nord. Arrivée nettement en tête avec 42% des suffrages exprimés, sa liste fut cependant concurrencée sur sa gauche par la liste d’Union républicaine et résistante conduite par le communiste Auguste Le Coënt (31%) et la liste de la SFIO dirigée par Yves Henry (21,6%). La liste MRP n’enleva qu’un seul siège, le sien, au titre de la représentation départementale. Membre du groupe MRP à la Haute Assemblée, il fit partie de la commission de la marine et des pêches, et de la commission du travail et de celle de la sécurité sociale. S’il n’a eu recours à aucun des instruments du contrôle et de l’initiative parlementaires, Ferdinand Sabias intervint en séance publique lors de la discussion du projet de loi portant sur l’organisation de la marine marchande le 24 février 1948.
Lors du renouvellement total du Conseil de la République en novembre 1948, Ferdinand Siabas figura cette fois en dernière position de la liste du MRP avec laquelle il se désolidarisa à l’issue du premier tour pour conclure une alliance avec le dissident de la liste socialiste Yves Henry, dont il fut le second sur la liste de défense républicaine présentée au second tour. Balayée par le succès de l’Union républicaine, du RGR et du RPF d’Henri Cordier qui remporta les trois sièges à pourvoir, cette liste ne compta aucun élu. Il quitta alors les Côtes-du-Nord pour revenir s’installer dans le Pas-de-Calais où il reprit ses activités professionnelles.
Ferdinand Siabas était chevalier du Mérite social.
Par Alain Prigent, François Prigent
Sources : Arch. Dép. Côtes d’Armor 1W13 ; 23W22 ; 1192W78 (profession de foi, élections au Conseil de la République, novembre 1948) ; 158J (fonds CFTC-CFDT). Arch. du Sénat. — Alain Prigent, Mondes du travail et syndicalismes dans les Côtes-du-Nord (1944-1984). Espaces, pratiques, cultures et représentations, DEA sous la direction de Jacqueline Sainclivier, Rennes II, 2004.