FONVIELLE (de) Ulrich

Par Gilles Pichavant

Né le 11 février 1833 à Paris, mort le 1er juillet 1911 à Paris ; journaliste, écrivain, directeur de journal ; volontaire de l’expédition de Garibaldi, témoin de l’assassinat de Victor Noir, républicain.

Frère de Wilfrid de Fonvielle, après des études de peinture, Ulrich de Fonvielle participa comme volontaire à l’expédition de Garibaldi en 1860. Le 11 mai 1860 il débarqua à Marsala dans la poignée de volontaires garibaldiens, dans le groupe de français dont faisait partie Paul Deflotte, ancien député républicain, Maxime du Camp*, Édouard Lockroy. Quelques années plus tard, il fut reporter aux États-Unis, pendant, la Guerre de Sécession.

Journaliste, il écrivit dans l’Algérie nouvelle, La presse, Diogène, La vie parisienne, L’union républicaine et le Journal de Courbevoie. Écrivit en collaboration avec Christian de Trogoff, sous le pseudonyme collectif Jean-de-Fer.

En 1868, il fut le rédacteur en chef de La Ligne Directe à Dieppe (Seine-Maritime, Seine-Inférieure), journal républicain qui ouvrit, plus tard, ses colonnes aux soutiens locaux de la Commune de Paris. A la même époque il collabora activement à la campagne menée contre l’Empire par La Marseillaise de Rochefort, journal auquel il collaborait en tant que journaliste. En février 1870, il donna sa démission de rédacteur en chef de La Ligne Directe, officiellement pour un différent concernant la souscription Victor Noir.

Le 10 janvier 1870, il avait été choisi comme témoin, conjointement avec Victor Noir, par leur collègue Paschal Grousset lors du duel qui devait opposer celui-ci au prince Pierre Bonaparte. Celui-ci assassina Victor Noir, et ses funérailles furent l’occasion d’une manifestation contre Napoléon III. Bonaparte fut condamné, par la Haute Cour de justice, à payer des dommages et intérêts, mais les journalistes de La Marseillaise, Henri Rochefort, Pain, Paschal Grousset, et Ulrich de Fonvielle, furent condamnés pour outrage envers l’Empereur durant le procès, et emprisonnés à la prison Sainte-Pélagie. Fonvielle avait accusé le prince de tentative de meurtre envers sa personne, et déclaré au cours du procès : Assassin, osez me regarder en face ! Vous avez lâchement assassiné mon ami, assassin, assassin ! A mort !.

Pendant le siège de Paris, il fut officier dans le 114e bataillon de la garde nationale, puis lieutenant colonel au 48e régiment de marche. Comme son frère, son hostilité envers la Commune le rejeta vers le centre républicain sous la Troisième République.

En 1871, il était gérant de la nouvelle feuille républicaine dieppoise l’Union Républicaine, et rédacteur en chef, avec comme administrateurs Conte*, cordonnier, Tourillon*, serrurier, Mékercke, tailleur, mais fut remplacé par Léon Legault, lorsque ce journal devint l’Impartial de Dieppe, bihebdomadaire de Dieppe (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).

Au début de 1882, il remplaça Léon Legault, malade, à la tête de l’Impartial, et imprima au journal une ligne républicaine très modérée, marquée par la suppression dans le sous titre du mot progressiste. Quelques mois plus tard, il licencia Albert Detré, animateur du comité socialiste local, de son poste directeur de l’Imprimerie du journal. Le 3 mai 1884, il fut candidat aux élections municipales à Dieppe, sur la liste républicaine, mais ne fut pas élu.

Ulrich de Fonvielle s’était marié le 27 décembre 1882, à Paris, avec Elisabeth Sophie Charlotte Kroner. Il mourut en 1911. ll repose dans la sépulture familiale dans la 24e division du cimetière du Père Lachaise à Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173466, notice FONVIELLE (de) Ulrich par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 2 juin 2015, dernière modification le 23 avril 2019.

Par Gilles Pichavant

Souvenirs d’une chemise rouge, (1861) ; Lincoln, 1806-1865 (1865) ; Populus (drame en cinq actes et huit tableaux) (1878) ; Le Puits du diable (1879), avec Christian de Trogoff, sous le pseudonyme collectif de Jean-de-Fer.

SOURCE : Arch. Dép. de Seine-Maritime, cote 2U2704, dossier sur Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871. — Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871, Librairie Germer-Baillère, 1872, tome 1— Fonds ancien de Dieppe, journaux L’impartial, La Vigie et Le Pilote — Claude-Jean Girard,Un polémiste à Paris : Henri Rochefort, L’Harmattan, 2003, p.145. — L’Impartial. Organe républicain des intérêts de Djidjelli et de la région , 24 juillet 1910. — Le Bien public : journal politique quotidien, 11 mai 1873. — BNF, catalogue général, notice de personne, Ulrich de Fonviellesite des amis et passionnés du Père Lachaise

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