SOBOUL Marie, Victorine, Rose, épouse USCIATI

Par Jacques Girault

Née le 13 avril 1884 à Montréal (Ardèche), morte le 2 août 1961 à Ajaccio (Corse) ; directrice d’école normale ; résistante dans le Gard ; conseillère municipale de Nîmes.

Marie Soboul était la fille de Pierre Soboul, contremaître dans une filature de soie, et de Lucie Deroches. Élève de l’école primaire supérieure de Largentière, elle entra à l’École normale d’institutrices de Privas (Ardèche) en 1900. Titulaire du brevet supérieur, elle obtint une quatrième année à l’ENI de Nîmes (Gard) et entra à l’École normale supérieure primaire de Fontenay-aux-Roses en 1903. Elle obtint le certificat d’aptitude au professorat des écoles normales et des écoles primaires supérieures (sciences) en 1907.

Professeure de sciences naturelles à l’EPS de jeunes filles de Draguignan (Var) en 1907, elle fut mutée à l’EPS de Valence (Drôme) où elle eut des classes d’enseignement commercial puis elle fut nommée en 1910 à l’EN de filles de Nîmes, où elle était aussi maîtresse interne et complétait son service par des heures de surveillance. Encouragée par sa hiérarchie – l’inspecteur d’Académie en 1920 la qualifiait de « professeur rare » –, elle obtint en 1922 une troisième année à l’ENS de Fontenay-aux-Roses pour préparer l’inspection primaire dans la section des « élèves directrices ».

Marie Soboul avait recueilli ses neveux orphelins de guerre, Albert Soboul et sa sœur, Gisèle (qui épousa par la suite le sculpteur, Jean-Charles Lallement, dit Bacchus, réalisateur notamment du monument aux martyrs de la Résistance de Nîmes) qui étaient à sa charge ainsi que sa mère. Nommée en 1925 directrice de l’EN d’institutrices de Digne (Basses-Alpes/Alpes de Haute Provence), puis en 1928, elle obtint la direction de l’ENI (filles) de Nîmes où elle enseignait la psychologie, la sociologie, la pédagogie, la philosophie scientifique, la morale. L’inspecteur général en 1935 la considérait comme une des meilleures directrices d’EN de France. Dans les années 1930, Marie Soboul, outre sa participation aux organisations corporatives, avait un engagement fort dans des mouvements pacifistes, dans le mouvement Amsterdam-Pleyel et dans les organisations du Front populaire.

Elle fut mise à la retraite d’office à partir de janvier 1941 en application de la loi sur le travail féminin du 11 octobre 1940. Le 15 novembre 1940, convoquée à Vichy, elle apprit qu’elle était en première position pour devenir Inspectrice générale des écoles maternelles. Bien que la loi ne s’appliquait pas aux célibataires et à l’Inspection général, sa mise à la retraite visait donc surtout la militante. Aussi demanda-t-elle réparation à la Libération.

Elle participa aux activités de la Résistance dans le Mouvement de Libération nationale sous le pseudonyme de “Valérie“ et fut nommée au Comité départemental de Libération eu titre du MLN. Elle fit partie de la commission de l’instruction publique. Sympathisante socialiste SFIO avant de sa rapprocher du Parti communiste français, elle fut conseillère municipale de Nîmes de 1947 à 1959.

Elle épousa le 3 novembre 1945 à Nîmes Antoine Usciati, professeur de mathématiques, originaire de Corse.

Son nom fut donné à une école d’application de la ville de Nîmes, sur laquelle une plaque, Place de la Révolution, rappela son souvenir.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173471, notice SOBOUL Marie, Victorine, Rose, épouse USCIATI par Jacques Girault, version mise en ligne le 2 juin 2015, dernière modification le 20 avril 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F17 24840. — Claude Mazauric, Un historien en son temps, Albert Soboul (1914-1982). Essai de biographie intellectuelle et morale, Nérac, Editions d’Albret, 2004 et notes de l’auteur. — Note de Françoise Lallement.

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