FAUTHOUX Magdeleine, Jeanne [épouse BOT]

Par Pascale Quincy-Lefebvre

Née le 1er juillet 1923 à Aureilhan (Hautes-Pyrénées), morte le 18 novembre 2014 à Valence (Tarn-et-Garonne) ; employée de maison, ouvrière, employée dans un journal puis cadre ; résistante ; militante communiste, membre du bureau fédéral du Puy-de-Dôme ; militante de l’UFF et du Secours populaire français ; syndicaliste CGT.

Fille de Réné Fauthoux, ajusteur à l’arsenal de Tarbes (Hautes-Pyrénées), et de Marie-Louise Amare, sans profession, tous deux de confession catholique, Magdeleine Fauthoux avait un frère. Elle obtint le certificat d’études primaires en 1935 et, dès juillet, dut travailler alors qu’elle venait d’avoir douze ans. De 1935 à 1943, elle fut placée chez des particuliers « comme bonne à tout faire » à Tarbes où était installée sa famille. Le père de Magdeleine Fauthoux ne semble pas avoir adhéré à une organisation syndicale ou politique mais manifestait des sympathies à l’égard des idéaux révolutionnaires. La mémoire de la guerre (son père était de la classe 1917), des discussions avec son meilleur ami, un communiste fervent de la même classe que lui, expliquent cette sympathie pour les idées communistes transmise à sa fille. Les premiers événements politiques qui l’ont marquée et qui ont orienté ses choix sont ceux liés à la guerre d’Espagne. L’ami de son père défendit alors le principe de solidarité avec les Républicains espagnols et la nécessité pour la France d’intervenir pour venir à leur aide. L’adolescente qu’elle était alors vit dans cette prise de position un acte de justice et de nécessaire solidarité.

En 1943, Magdeleine Fauthoux découvrit le monde de l’usine. Elle fut embauchée comme ouvrière et travailla pour la Société française de mécanique installée à Tarbes. À cette occasion, elle fut contactée par les communistes et rendit divers services : distribution de tracts, collecte de fonds pour l’aide aux familles de résistants emprisonnés… La même année, elle adhéra au PC clandestin. À la fin de l’année 1943, un responsable des Jeunesses communistes l’invita à s’impliquer davantage dans la lutte contre l’occupant dans les organisations du parti. Début 1944, Magdeleine Fauthoux quitta son usine et devint agent de liaison à Toulouse (Haute-Garonne) sous le pseudonyme de « Claudine ». Elle était chargée de porter le courrier dans le Tarn-et-Garonne et dans le Lot-et-Garonne auprès des Jeunesses communistes. C’est alors qu’elle fit la connaissance de Pierre Bot, responsable départemental des JC du Tarn-et-Garonne, alors âgé de vingt ans et qui devait, en 1944, participer à la libération de Toulouse.

Magdeleine Fauthoux épousa Pierre Bot à Toulouse le 5 octobre 1944. Trois enfants naquirent de cette union : Maurice (nom de résistance de son père) en avril 1945, Michèle (octobre 1946) et Nicole (novembre 1948).

Après la Libération, le couple s’installa à Toulouse où Pierre retrouva en 1948 son emploi de tourneur à la cartoucherie de la ville. Depuis 1943, l’un et l’autre étaient adhérents du PCF. De 1948 à 1955, Magdeleine Bot fut secrétaire de cellule à Toulouse. Elle milita aux JC devenues Union de la Jeunesse Républicaine de France mais aussi à l’Union des Femmes Françaises. À l’origine, il ne s’agissait pas à proprement parler d’une organisation communiste mais les communistes se sont vite installées aux postes de direction. L’UFF était présente dans les grands mouvements sociaux de l’époque et était particulièrement active dans les années d’après-guerre alors que les difficultés liées au ravitaillement persistaient et que les événements en Indochine puis en Algérie interpellaient le peuple communiste.

En 1955, ce fut le départ pour Clermont-Ferrand. Avec ses trois enfants, Magdeleine Bot suivit son mari, nouveau secrétaire fédéral du PC dans le Puy-de-Dôme jusqu’en 1964. Comme militante communiste, elle siégea dans les organes dirigeants de la fédération entre 1956 et 1964 : au comité fédéral suite à la Conférence fédérale de mai 1957, puis au bureau fédéral comme responsable du travail en direction des femmes. En 1961, elle était la seule femme à siéger au bureau. Cette affectation lui fut attribuée alors qu’elle militait très activement à l’UFF. À la fin des années 1950 et au début des années 1960, Magdeleine Bot était secrétaire de l’organisation dans le Puy-de-Dôme. Vers la même époque, Denise Vigier, femme de Michel Vigier et bru d’Edmond Vigier était une autre figure de l’organisation. À cette époque, dans un département sans grande tradition communiste, le fonctionnement de cette organisation connaissait des difficultés. Régulièrement, au milieu des années 1960, la direction regrettait que celle-ci ne fût toujours pas « une organisation de masse féminine ». Magdeleine Bot était également très présente au Secours populaire. Elle était très active dans la formation de divers comités de défense qui, pour certains, virent le jour dans le contexte particulier de la guerre d’Algérie. Durant ces années passées à Clermont-Ferrand, elle était une des grandes figures communistes féminines du département.

En 1964, Pierre Bot fut démis de ses fonctions après la XVe conférence fédérale. Dans la version officielle du parti, il est alors question de « négligences graves » dans l’administration des finances. D’autres problèmes ont pu inférer avec cette accusation qui obligea le responsable de la fédération à se retirer. Après élection à bulletin secret, Jean-Paul Sérandon lui succéda comme nouveau secrétaire fédéral. Pierre Bot et sa femme quittèrent le département mais pas le Parti communiste. Pierre Bot fut détaché à un poste administratif relevant du comité central à Paris, où il dut organiser la diffusion du journal communiste France Nouvelle dans la Loire. Il resta administrateur de l’organe de presse jusqu’à sa disparition. Sa femme fut employée au journal La Terre. Elle devint cadre et fut nommée responsable du service des démarcheurs. Elle prit sa retraite en 1982.

Installés à Drancy, Pierre et Magdeleine Bot militèrent dans les organisations communistes de la commune. Dés son installation à Drancy, elle devint secrétaire de cellule et le resta jusqu’en 1996. Au printemps 2000, elle remplissait la fonction de trésorière de cellule toujours dans la même commune. Dans la continuité de ce qu’avait été sa vie de militante communiste, elle venait d’adhérer au Comité de défense du journal l’Humanité (CDH).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17356, notice FAUTHOUX Magdeleine, Jeanne [épouse BOT] par Pascale Quincy-Lefebvre, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 18 novembre 2020.

Par Pascale Quincy-Lefebvre

SOURCES : O. Rougerie, Le Parti communiste du Puy-de-Dôme 1958-1972 (du 13 mai à la signature du programme commun de gouvernement), mémoire de maîtrise (sous la dir. de M. Bernard), Clermont-Ferrand II, 1999. — Réponses au questionnaire et lettre de Magdeleine Bot (juin 2000). — État civil d’Aureilhan (2008).

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