ROMANI Alfred, Jean

Par Pierre Schill

Né le 23 juillet 1901 à Hayange (Lorraine annexée), mort le 10 décembre 1993 à Algrange (Moselle) ; mineur de fer puis maçon à l’usine de Wendel de Sérémange ; syndicaliste CGTU puis CGT et militant communiste ; résistant du groupe Mario en Moselle annexée au Reich.

Portrait au début des années cinquante (collection Pierre Schill)

Alfred Romani commença à travailler à l’âge de douze ans en faisant de nombreux « petits boulots ». Quelques années plus tard, il devint mineur à Hayange (Moselle) pendant quinze ans puis maçon à la fonderie de Wendel de Sérémange (Moselle) jusqu’à sa retraite en 1964. Pendant qu’il occupait cet emploi il fut aussi pendant près de vingt ans garçon de café, le week-end. Il milita à la CGTU à partir de 1930, puis à la CGT réunifiée tout en s’engageant à la même période au Parti communiste. Il participa à toutes les grèves qui touchèrent les usines de Wendel, du début des années trente jusqu’à sa retraite.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Alfred Romani fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle alors annexée au Reich. Ce groupe, affilié au mouvement de résistance communiste Front national et aux FTPF, avait été mis sur pied à l’été 1941 par l’instituteur messin Jean Burger dont le pseudonyme de résistant était Mario. Après l’annexion de la Moselle, Alfred Romani resta à Hayange jusqu’à son arrestation à l’usine par la Gestapo le 23 octobre 1943. Auparavant, il avait notamment participé à l’action résistante consistant à incendier les fermes de la région messine utilisées par les Allemands. Il fut d’abord emprisonné six mois au Fort de Queuleu à Metz, puis transféré au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin annexé) où il resta sept mois avant d’être déporté au camp de Dachau (Allemagne). Il rentra de déportation en septembre 1945 et reprit son emploi à l’usine de Wendel.

Dans les années 1950, Alfred Romani passa avec succès son examen pour devenir contremaître à l’usine de Wendel. Il refusa finalement cette promotion pour ne pas avoir à diriger ses anciens camarades de travail. Il milita au PCF jusqu’à l’âge de quatre-vingts ans.

Alfred Romani avait demandé sa naturalisation française en 1936 et, une nouvelle fois, à la veille de la guerre pour être finalement naturalisé en 1951. Il était marié et père de cinq enfants et avait obtenu le titre de déporté politique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173580, notice ROMANI Alfred, Jean par Pierre Schill, version mise en ligne le 3 juin 2015, dernière modification le 3 juin 2015.

Par Pierre Schill

Portrait au début des années cinquante (collection Pierre Schill)

SOURCES : Renseignements fournis par son fils (questionnaire). ─ Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance Lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965. ─ État civil de Hayange (Moselle).

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