SCHOESER François

Par Pierre Schill

Né le 11 février 1894 à Sarreguemines (Lorraine annexée), mort le 31 août 1959 à Forbach (Moselle) ; ouvrier au service du chemin de fer des houillères de Sarre et Moselle (Moselle) puis à celui des Houillères de Petite-Rosselle (Moselle) et des Houillères du bassin de Lorraine (HBL) ; syndicaliste CGT, homme de confiance et délégué mineur ; militant communiste ; conseiller municipal et adjoint au maire de Stiring-Wendel (Moselle).

Portrait au milieu des années vingt (archives des HBL, cliché Pierre Schill).

Fils d’un ouvrier d’usine, François Schoeser fut embauché en mars 1925 au service chemin de fer des houillères de Sarre et Moselle (Moselle) en tant que poseur. Il était auparavant commerçant, peut-être « aubergiste ». Il travailla ensuite aux Houillères de Petite-Rosselle (Moselle) toujours au service du chemin de fer. Evacué en septembre 1939, de retour en Moselle alors que le département était une nouvelle fois annexé à l’Allemagne, il retrouva en décembre 1940 un emploi d’aiguilleur au service du chemin de fer. À la Libération, il fut nommé chef poseur.

François Schoeser joua un rôle important dans la mobilisation en faveur du Front populaire, en étant notamment très actif lors des grèves de juin 1936. Cela lui valut de figurer, dès la fin du mois, sur la liste des trente-huit « meneurs » signalés par la direction de la houillère de Wendel au sous-préfet de Forbach. Il était alors connu comme « communiste ».

François Schoeser, fut élu sur la liste Républicaine et antifasciste aux élections municipales de septembre 1945, dans la commune de Stiring-Wendel (Moselle). Il fut ensuite élu adjoint au maire. Il se représenta aux élections municipales du 19 octobre 1947 sur la liste d’Union républicaine et résistante (gauche) qui obtint une moyenne de 835 voix sur 2 787 suffrages exprimés pour 2 869 votants et 4 275 électeurs inscrits.

En décembre 1945, il fut élu « homme de confiance » (Vertrauensmann) du service chemin de fer des Houillères de Petite-Rosselle. Il participa, à ce titre, le 6 février 1947 à la sous-préfecture de Forbach (Moselle), à la négociation entre la direction du Groupe de Petite-Rosselle des HBL, les représentants syndicaux et les hommes de confiance du service chemin de fer. Les ouvriers de ce service, en grève, réclamaient une augmentation de salaire. La CGT et la CFTC pensant que cette question devait être réglée par le gouvernement, les syndicats réussirent à convaincre les délégués des services du jour de suspendre leur mouvement dans l’attente d’un règlement national de la question des salaires.

En mai 1948 François Schoeser fut élu délégué mineur du service chemin de fer du puits Vuillemin des HBL, en obtenant 60% des suffrages exprimés. Il participa à la grève d’octobre 1948 et son activisme lui valut d’être arrêté par la police de la circonscription de sécurité publique de Forbach, puis d’être emprisonné. Il fut sanctionné à la mi-décembre 1948 par l’administration des mines pour avoir participé à la grève alors qu’il était délégué mineur. Condamné à une peine en correctionnelle, le préfet de la Moselle prononça à son encontre une suspension de trois mois prenant effet à la date du 2 novembre 1948. Sa révocation fut aussi demandée au ministre du Travail. Il fut révoqué par arrêté ministériel du 25 janvier 1949 car il avait été condamné à deux mois de prison pour « entrave à la liberté du travail ».

Candidat communiste aux élections cantonales des 20 et 27 mars 1949 dans le canton de Forbach (Moselle), François Schoeser obtint au premier tour 2 401 voix sur 13 223 suffrages exprimés pour 13 678 votants et 26 848 électeurs inscrits. Arrivé en troisième position derrière le RPF Jean-Eric Bousch et le responsable CFTC Émile Engel il maintint sa candidature au second tour et fut seul à représenter la gauche après le retrait du conseiller sortant, le socialiste Édouard Waghemaecker. Il obtint 2 883 voix alors que Jean-Eric Bousch fut élu en obtenant 6 156 suffrages sur 15 043 suffrages exprimés.

À la fin du mois de juillet 1950, François Schoeser intervint devant les mineurs du puits Simon pour leur demander de s’opposer aux plans Marshall et Schuman et revendiquer des hausses de salaires. À cette date il était présenté comme « ancien délégué mineur destitué par arrêté préfectoral et ne faisant pas partie de notre effectif ». Ce n’était pas la première fois qu’il se livrait à de telles « harangues ». Il se présenta aux élections municipales d’avril 1953 à Stiring-Wendel sur la liste présentée par la SFIO. Il fut l’un des deux élus de la liste et était alors décrit comme aubergiste.

François Schoeser était marié et père de deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173590, notice SCHOESER François par Pierre Schill, version mise en ligne le 3 juin 2015, dernière modification le 26 novembre 2015.

Par Pierre Schill

Portrait au milieu des années vingt (archives des HBL, cliché Pierre Schill).

SOURCES : Arch. HBL : dossier personnel ; Vt233-B95, B128 et 130 ; 1330 W 266. – Arch. Mun. de Stiring-Wendel (Moselle) : registre des délibérations du conseil municipal. ─ Le Courrier de Metz, 28 avril 1953. ─ Le Républicain Lorrain, 20 octobre 1947, 22 et 29 mars 1949, 28 avril 1953. ─ Pierre Schill, 1936. Visages et figures du Front populaire en Moselle, Metz, Editions Serpenoise, 2006. ─ Renseignements fournis par Auguste Boutter.

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