SCHOUMACHER Jules (parfois écrit SCHUHMACHER ou SCHUMACHER)

Par Pierre Schill

Né le 1er juin 1888 ou 1890 à Guéblange (Lorraine annexée), mort le 21 janvier 1945 au camp de Dachau (Allemagne) ; mineur aux houillères de Sarre et Moselle (Moselle) ; syndicaliste CGT, homme de confiance et délégué mineur, dirigeant de la section de Rosbruck (Moselle) du syndicat CGT des mineurs ; militant communiste ; résistant du Groupe Mario en Moselle annexée au Reich.

Jules Schoumacher commença à travailler aux houillères de Sarre et Moselle à Merlebach (Moselle) en 1912. Militant du syndicat CGTU des mineurs, il fut élu le 13 septembre 1933 délégué suppléant à la sécurité des ouvriers mineurs (Sicherheitsmann) de la circonscription Cuvelette des houillères de Sarre et Moselle en remplacement de Joseph Hilpert* élu le mois précédent. Il occupa cette fonction jusqu’à la guerre. Il fit partie du bureau qui présida, le 8 décembre 1935 à Merlebach, le congrès de réunification des syndicats de mineurs CGTU et CGT. Il était issu de la CGTU et participa notamment à la commission de contrôle des mandats.

Après l’évacuation de septembre 1939, Jules Schoumacher put rentrer à Merlebach courant 1940 alors que le département de la Moselle était une nouvelle fois annexé par l’Allemagne. Il ne put retravailler aux houillères car les puits étaient inondés et fut requis par le Service du travail obligatoire allemand, du 30 septembre 1940 au 24 juillet 1941.

Le nom de Jules Schoumacher figurait dans le compte rendu d’interrogatoire d’Alphonse Rieth, arrêté par la Gestapo en octobre 1940. Le secrétaire général du Syndicat confédéré des mineurs de Moselle y décrivait dans le détail les structures de la CGT mosellane. Jules Schoumacher était présenté sous la rubrique « délégués mineurs » membres du syndicat. Le compte rendu mentionne à propos de ses orientations politiques : « communiste ». Recherché par la Gestapo, il réussit à leur échapper et a entrer dans la clandestinité, son dossier personnel à la houillère indiquant « en fuite » à partir du 13 mai 1942. Membre du « Groupe Mario » fondé par l’instituteur messin Jean Burger, il fut arrêté le 10 juillet 1944 à Welferding, près de Sarreguemines (assurait-il une liaison avec des membres du Groupe de cette commune ?), puis transféré au Sonderlager du Fort de Queuleu à Metz et déporté à Dachau où il mourut le 21 janvier 1945.

Jules Schoumacher ne rentrant pas de déportation, sa femme sollicita un poste de gardienne des vélos au puits Reumaux des houillères de Sarre et Moselle. Elle-même, membre du Groupe Mario, avait été arrêtée à son domicile le 7 septembre 1944, emprisonnée à Sarrebruck (Allemagne) puis déportée au camp de Ravensbrück où elle fut libérée le 1er mai 1945. Elle obtint, comme son époux, le titre de déporté politique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173591, notice SCHOUMACHER Jules (parfois écrit SCHUHMACHER ou SCHUMACHER) par Pierre Schill, version mise en ligne le 3 juin 2015, dernière modification le 3 juin 2015.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle : 310 M 112 ; 10 S 44 et 48. ─ Arch. HBL : Vt323-B15 et B20 ; dossier personnel. ─ Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance Lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965. ─ Luitwin Bies, Gestapo contra CGT Lothringen. Die Auskünfte des Alphonse Rieth von 1940, Saarbrücken, VVN-Bund der Antifaschisten, Landesverband Saar, 2000. ─ Pierre Schill, 1936. Visages et figures du Front populaire en Moselle, Metz, Editions Serpenoise, 2006.

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