STROSS Charles (parfois écrit STROS ou STROHS)

Par Pierre Schill

Né le 5 janvier 1922 à Merlebach (Moselle), mort le 13 janvier 1969 à Merlebach (Moselle) ; ouvrier des Houillères du bassin de Lorraine (HBL) ; syndicaliste CGT, délégué mineur, membre du bureau de la Fédération régionale des mineurs CGT, membre de la commission administrative de l’UD-CGT de la Moselle ; militant communiste, secrétaire de la cellule de Merlebach-Freyming (Moselle), membre du comité fédéral PCF de Moselle.

Portrait à la fin des années trente (archives des HBL, cliché Pierre Schill).

Issu d’une famille originaire d’Europe centrale qui s’installa dans le bassin houiller lorrain vers 1904-1905 et dont le père milita également à la CGT, Charles Stross commença à travailler en août 1937, comme trieur à aux houillères de Sarre et Moselle, à Merlebach (Moselle). Evacué en septembre 1939 à Saint-Etienne (Loire), il put rentrer en Moselle en octobre 1940 alors que le département lorrain était une nouvelle fois annexé par l’Allemagne. Il fut affecté au puits de Faulquemont, en tant que rouleur, puis occupa un emploi de manœuvre à Merlebach, avec une interruption de mai 1958 à mai 1967, lorsqu’il fut délégué mineur de la circonscription Sainte-Fontaine (services du jour).

Militant du syndicat CGT des mineurs, Charles Stross occupa d’importantes responsabilités. En avril 1954, au congrès du syndicat des mineurs CGT de Moselle-centre, il fut élu au secrétariat général du syndicat. Au IVe congrès de la Fédération régionale des mineurs CGT de Moselle, qui se tint en novembre 1956 à Petite-Rosselle, il fut élu au sein des instances dirigeantes du syndicat.
Au congrès départemental de 1951, il fut élu à la commission administrative de l’UD-CGT de la Moselle, où il siégea au moins jusqu’au début des années soixante.

Charles Stross fut particulièrement actif dans les grèves qui jalonnèrent sa carrière aux HBL. Il fut notamment à la pointe de la grève qui toucha, en 1951, le service du chemin de fer du groupe Sarre et Moselle des HBL et qui devait entraîner son arrestation et son emprisonnement à la prison de Sarreguemines (Moselle). La grève se poursuivit jusqu’à sa libération et son retour à la houillère. En 1956, dans le même service, il participa à une action syndicale qui entraîna sa mise à pied. Il fut réembauché à la fin de la grève.

Parallèlement à son engagement syndical, Charles Stross militait également au Parti communiste. En 1951, il était secrétaire de la cellule communiste « Eugène Kloster » de Merlebach-Freyming et siégeait également au comité fédéral du PCF mosellan où il fut actif jusqu’au milieu des années soixante au moins. Il fut candidat aux élections municipales d’avril 1953 à Merlebach sur la liste d’Union ouvrière présentée par le Parti communiste qui était notamment opposée à la liste RPF-MRP et Indépendants menée par Émile Engel, maire sortant. Il obtint 624 voix sur 2940 suffrages exprimés et ne fut pas élu. À nouveau candidat aux élections municipales de mars 1959 sur la liste communiste, il obtint 447 voix sur 3 699 suffrages exprimés pour 4 637 inscrits et ne fut pas élu. Il se présenta encore à ce scrutin sans plus de succès en mars 1965 et en janvier 1968.

Candidat communiste au conseil général de la Moselle pour le canton de Boulay lors du renouvellement des 17 et 24 avril 1955, il obtint au premier tour 132 voix sur 5 222 votants pour 8 880 électeurs inscrits. Devancé par le candidat socialiste Pierre Thil*, il représenta seul la gauche au second tour et obtint 119 voix sur 5 285 suffrages exprimés pour 5 447 votants et 8 801 électeurs inscrits. À nouveau candidat communiste aux élections cantonales des 20 et 27 avril 1958 dans le canton de Dieuze (Moselle), il obtint au premier tour 105 voix sur 3 913 suffrages exprimés pour 3 964 votants et 4 149 électeurs inscrits et arriva en troisième position loin derrière M. Peltre (Indépendant), élu en obtenant 2 481 suffrages. Il fut encore candidat suppléant aux élections législatives des 23 et 30 novembre 1958 dans la circonscription de Sarrebourg (Moselle) avec l’étiquette du PCF. Il obtint 950 voix sur 41 805 suffrages exprimés pour 43 606 votants et 54 692 électeurs inscrits.

Charles Stross avait été marié puis divorcé et n’avait pas d’enfant. En 1967, alors qu’il se rendait au travail, il fut victime d’un grave accident qui devait le laisser invalide. Il fut mis en retraite anticipée en septembre 1968 et mourut quelques semaines plus tard.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173613, notice STROSS Charles (parfois écrit STROS ou STROHS) par Pierre Schill, version mise en ligne le 3 juin 2015, dernière modification le 3 juin 2015.

Par Pierre Schill

Portrait à la fin des années trente (archives des HBL, cliché Pierre Schill).

SOURCES : Arch. Dép. Moselle : 122 W 3 ; 151 W 822, 823, 824 et 825 ; 197 W 150. ─ Arch. HBL : dossier personnel et dossier personnel de Nicolas Thirion ; Vt53-B3. ─ Arch. Mun. de Freyming-Merlebach (Moselle) : 1 K 13. ─ Arch. Fédération régionale des mineurs de charbon CGT de Moselle, à Merlebach : Le Travailleur du Sous-Sol. Der Kumpel, 30 avril 1954, 12 février 1955, 26 février 1955, 15 décembre 1956, n°spécial, septembre 1965. ─ Le Courrier de Metz, 18 et 26 avril 1955. ─ Le Républicain Lorrain, 21 avril 1958. ─ Patrick Oreilly, Le référendum de septembre et les élections législatives de novembre 1958 en Moselle, mémoire de maîtrise d’histoire sous la direction de Jean-Claude Delbreil, Université de Metz, 1979. ─ Dominique Andolfatto, La syndicalisation en France depuis 1945. Annexe : l’Union départementale CGT de la Moselle (de la Libération à nos jours), CERAT, Université Pierre-Mendès-France, Saint-Martin-d’Hères, 1996. ─ Renseignements fournis par son frère (questionnaire).

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