SORBE Valentin

Par Jacques Girault, Gilles Morin

Né le 13 juin 1925 à La Chapelle Faucher (Dordogne), mort le 1er septembre 2018 à Périgueux (Dordogne) ; instituteur en Dordogne ; militant du SNI ; militant du PSU ; responsable de la FOL et de la Ligue de l’enseignement.

Sa mère, exploitante avec ses parents d’une modeste métairie agricole, mourut en 1934. Son père, gazé pendant la Grande Guerre, pensionné à 100 %, décéda en 1936. Sa grand-mère maternelle, sans ressources, devint alors sa tutrice. Valentin Sorbe, reconnu pupille de la Nation, fut élevé dans le respect des traditions catholiques, ce qui ne préjugeait pas du « choix de ses engagements futurs ».

Reçu au concours des bourses en 1938, interne à l’école primaire supérieure de Périgueux (Dordogne), il fut admis au concours des élèves-maîtres en 1942 et, après sa scolarité au lycée de la ville où il s’adapta mal (sous-alimentation et vie « dans un milieu social petit bourgeois, relativement aisé »), et obtint le baccalauréat en 1945. Sa jeunesse fut marquée par l’obligation de ne pratiquer que les activités gratuites et de « faire toutes ses études secondaires sans le secours d’un dictionnaire ».

Lors de la réouverture des écoles normales en 1945, son année de formation professionnelle fut effectuée « dans une totale improvisation ». Valentin Sorbe fut nommé instituteur en octobre 1946 à Périgueux. Il s’y maria en décembre 1946, avec une native d’Espagne. Ils eurent deux enfants. Son épouse était fille d’un républicain espagnol, ancien responsable du syndicat UGT de son usine métallurgique, réfugié politique en France depuis février 1939, ayant mené depuis « une vie errante en France ».

Il enseigna à Firbeix de 1947 à 1954. Il milita dans les mouvements laïques d’éducation populaires (Francs et franches camarades, patronages, Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active, colonies de vacances, amicales) qui l’aidèrent à acquérir une formation pédagogique et professionnelle, complétée par des échanges d’expériences avec d’autres débutants par l’intermédiaire d’un « cahier pédagogique circulant ».

Militant du Syndicat national des instituteurs, Valentin Sorbe fut élu au conseil syndical de la section départementale sur la liste des “Amis de l’École émancipée“. Peu actif selon lui, il en resta membre jusqu’en 1970. Profondément laïque, il indiquait être « farouchement hostile à toutes les formes de cléricalisme ».

À partir de 1954, Valentin Sorbe fut mis à la disposition de la FOL pour s’occuper du sport dans le cadre de l’Union française des œuvres laïques d’éducation physique. En 1954, la Ligue de l’enseignement créa un service national pour la formation des militants. Le secrétaire général adjoint Roger Gallet, qui résidait à Périgueux, lui confia la mise en place, l’animation et la gestion du nouveau service. Il s’en occupa jusqu’en 1975 notamment pour les structures (foyers laïques, fédérations départementales, organisation de la Ligue et du centre confédéral), les dossiers soumis à discussion (journées d’études, stages, projets présentés aux instances). Le service assurait aussi la formation d’animateurs socio-culturels pour la vie associative et les diverses activités éducatives, en particulier la formation professionnelle des élèves-maîtres dans les deux-tiers des écoles normales pour associer le corps enseignant à l’éducation populaire et à la formation civique. La Ligue, pour assurer cette mission qui ne devait pas être réservée aux enseignants, dans les années 1960, ouvrit un centre de formation d’animateurs professionnels, rémunérés, originaires de toutes les professions et préparant aux diplômes nationaux. À la veille de mai 1968, un projet de centre socio-culturel du secteur scolaire (“collège“) prolongeant l’école publique fut préparé par le service Formation. En 1967, ce service fut transféré à Paris.

Valentin Sorbe, élu secrétaire général départemental de la FOL en 1967, puis en 1975, devint le responsable de la formation de la Ligue pour les académies de Bordeaux et de Poitiers, de 1975 à sa retraite en 1980.

Membre des Jeunesses socialistes SFIO jusqu’en 1947, puis de l’Union de la gauche socialiste, puis du Parti socialiste unifié depuis sa création, Valentin Sorbe voulait ainsi lutter contre la guerre d’Algérie. Au milieu des années 1960, membre du conseil et du bureau de la fédération, il assurait le secrétariat administratif « poste discret et effacé, compatible avec sa position de principe » (ne pas exercer de responsabilités importantes dans plusieurs organisations). Il n’adhéra pas au Parti socialiste pour ne militer que dans les mouvements socio-éducatifs.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173635, notice SORBE Valentin par Jacques Girault, Gilles Morin, version mise en ligne le 4 juin 2015, dernière modification le 28 janvier 2022.

Par Jacques Girault, Gilles Morin

Iconographie : Photographie de V. Sorbe (vers 1990).

SOURCES : Arch. Nat. 581AP/99. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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