SOUCHAUD Amédée, Joseph, Gabriel

Par Jacques Girault

Né le 17 août 1913 à Mouterre-sur-Blourde (Vienne), mort le 1er janvier 1985 à Poitiers (Vienne) ; instituteur ; militant du SNI dans la Vienne ; responsable des Éclaireurs de France et des CEMEA.

A. Souchaud dans les années 1950.
A. Souchaud dans les années 1950.

Son père, cultivateur-métayer, dreyfusard, fut mobilisé pendant la Grande Guerre, avec ses quatre frères, dont deux moururent au front. Il revint profondément antimilitariste. Amédée Souchaud reçut une éducation catholique. Pupille de la Nation à partir de 1929, élève de l’école primaire supérieure de Poitiers, il entra à l’Ecole normale d’instituteurs de Poitiers en 1929 et y effectua une quatrième année pour raison de santé. Il y suivit la préparation militaire supérieure et créa une troupe des éclaireurs de France parmi les normaliens.

Nommé en 1933 instituteur à Charroux, il se maria à l’église en août 1934 à Naintré (Vienne), avec une institutrice, fille d’un charron. Ils firent baptiser leurs cinq enfants et leur firent donner une instruction catholique. Ils obtinrent un poste double à Lizant en 1935 où ils demeurèrent jusqu’en 1945. Amédée Souchaud était secrétaire de mairie dans les deux communes. À Lizant, il créa une cantine et fit installer notamment des sanitaires utilisant l’eau du puits de l’école.
Il pratiquait dans son enseignement des méthodes actives en parallèle avec sa responsabilité départementale aux Éclaireurs de France.

Souchaud devint membre du Syndicat national en 1933 dont il fut souvent « choqué par l’aspect “laïcard“ ». « Je suis croyant, tout en étant profondément attaché à l’école laïque » et il fréquentait les rassemblements « tala » pendant les vacances.

Il se montra favorable au Front populaire sans être engagé, mais participa à la fin des années 1930 à la création locale des Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active.

Mobilisé à Bordeaux (Gironde) en 1940, sans avoir fait de service militaire pour des raisons de santé, il reprit son activité professionnelle à la rentrée scolaire en octobre 1940. Sa fonction de secrétaire de mairie le mit très vite en contact avec le mouvement de Résistance Libération-Nord qu’il rejoignit en 1942. Chef scout sous le totem « Couleuvre poitevine », il animait clandestinement les activités des Éclaireurs et devint commissaire EDF de la province Pays d’Ouest. Permanent des CEMEA, il organisa des stages de formation dans la région. Au début de 1944, son détachement fut suspendu. Après avoir refusé son déplacement dans le Loiret, révoqué, il entra dans la clandestinité.

Après la Libération, Amédée Souchaud contribua à la création de la “La Claire Fontaine“ puis de la Maison des Jeunes et de la Culture à Poitiers. En janvier 1945, il fut détaché comme commissaire de province (pays de l’Ouest) des éclaireurs de France. Il reprit un poste d’instituteur à l’école de la Torchaise à Poitiers et exerça des responsabilités dans la section départementale du SNI. Il fut partisan du passage à la CGT-Force ouvrière en 1948. En 1949, un compromis fut établi dans cette section où les partisans du maintien à la CGT étaient majoritaires, si bien qu’il devint trésorier de la section départementale de la FEN. Mais en 1950, Marthe Rivereau et ses amis, dont Souchaud, ne furent pas présentés sur la liste unique conduite par René Bibault au début de l’année scolaire pour les élections au conseil syndical du SNI. Marthe Rivereau, Amédée Souchaud, Jeanne Magnon et Claudie Bonnet signèrent alors une tribune libre dans le bulletin sous le titre : “nous avons été exclus”.

Amédée Souchaud, en 1953, fut détaché auprès de l’inspection académique comme secrétaire départemental des pupilles de l’école publique. Il s’occupa notamment de la réorganisation des colonies de vacances. Dans le même temps, il était secrétaire régional des CEMEA tout en faisant partie de la commission administrative nationale des Eclaireurs de France.

Animateur du groupe d’éclaireurs de l’Institut médico-psychopédagogique de Poitiers avec Madeleine Uzé, à la fin des années 1950, Souchaud devint instituteur spécialisé après avoir acquis cette qualification et obtenu des diplômes d’enseignement supérieur, il était aussi actif dans le Centre régional pour l’enfance et l’adolescence inadaptée qui gérait plusieurs établissements dans la région.

Amédée Souchaud, membre du Parti socialiste SFIO depuis la Libération, le quitta lors du vote de la loi sur les apparentements en 1951.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173696, notice SOUCHAUD Amédée, Joseph, Gabriel par Jacques Girault, version mise en ligne le 7 juin 2015, dernière modification le 2 novembre 2021.

Par Jacques Girault

A. Souchaud dans les années 1950.
A. Souchaud dans les années 1950.
Éclaireurs de France à la fin des années 1930. De gauche à droite : J. Cabot, H. Gourin, P. François, A Souchaud
Éclaireurs de France à la fin des années 1930. De gauche à droite : J. Cabot, H. Gourin, P. François, A Souchaud

Iconographie : Éclaireurs de France à la fin des années 1930. De gauche à droite : J. Cabot, H. Gourin, P. François, A Souchaud.
A. Souchaud dans les années 1950.

SOURCES : Renseignements fournis par l’intéressé et sa famille. — Site Internet : Association pour l’histoire du scoutisme laïque (dont témoignage de sa fille, à la Journée de la Mémoire des Éclaireurs de France, Poitiers, 12 novembre 2014). — Notes de Jean-Marie Clerté et d’Alain Dalançon.

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