SOUESME Armand, Georges

Par Jacques Girault

Né le 25 avril 1918 à Ouzouer-sur-Loire (Loiret), mort le 19 mai 2003 à Olivet (Loiret) ; professeur ; militant syndicaliste SNPEN ; militant communiste dans le Loiret.

Fils d’une domestique agricole, devenue femme de ménage, et d’un cantonnier communiste, Georges Souesme reçut les premiers sacrements catholiques. Élève du cours complémentaire de Gien (Loiret), il entra à l’Ecole normale d’instituteurs d’Orléans (Loiret) en 1934 et suivit la préparation militaire supérieure. En fin de scolarité en 1937, il effectua une année de préparation en classe scientifique au lycée Hoche de Versailles (Seine-et-Oise) et réussit au concours d’entrée de l’École normale supérieure de Saint-Cloud (sciences) en 1939. Mobilisé immédiatement dans l’infanterie comme aspirant, il participa à la campagne de France avant d’être démobilisé en mai 1941 à Montauban (Tarn-et-Garonne) comme lieutenant de réserve. Après quelques suppléances d’instituteur dans le Loiret, il réintégra pendant deux années l’ENS. En octobre 1943, il devint professeur de sciences à l’école primaire supérieure de La Souterraine (Creuse) puis revint dans le Loiret au collège Benjamin Franklin en janvier 1945, puis fut nommé à l’ENI d’Orléans en octobre 1946, où il enseigna jusqu’à sa retraite en 1981. Favorable à l’introduction de l’enseignement de la physique à l’école primaire, il créa un laboratoire de physique qui connut un développement permettant la formation des futurs instituteurs.

Il se maria religieusement en août 1943 à Gien (Loiret) avec une future militante communiste à partir de 1950, fille de bouchers. Le couple eut deux enfants qui furent seulement baptisés.

Souesme, membre pendant peu de temps du Syndicat national des collèges modernes, milita par la suite dans le Syndicat national des professeurs d’écoles normales.

Georges Souesme adhéra au Parti communiste français en avril 1945 à Olivet (Loiret). Il habitait Orléans et fit partie du comité, puis du bureau, puis du seul comité, de la section du PCF. Il entra au comité et au bureau de la fédération communiste en 1947. Responsable aux intellectuels, il fit partie de la commission fédérale du Travailleur du Loiret mais ne fut pas reconduit par la conférence fédérale de 1950. Il retrouva le comité fédéral de 1953 à 1964. A la fin des années 1950, il faisait partie de la commission fédérale de l’enseignement.

Militant de France-URSS, de l’Association républicaine des anciens combattants, membre du conseil communal d’Orléans des combattants de la paix et de la liberté, il devint le secrétaire départemental du Mouvement de la Paix à partir de 1956.

Georges Souesme, selon le rapport sur la réunion du comité fédéral, le 4 novembre 1956, déclara « il y a des réticences de la part de la direction du Parti à reconnaître les erreurs de Staline », ce qui s’était traduit déjà à propos de la situation en Yougoslavie. Un mois plus tard, lors de la réunion du comité fédéral de 16 décembre, il paraissait « le plus troublé, mais inquiet et même impressionné par la campagne de l’ennemi. » Léon Mauvais, dans son rapport, signalait qu’il avait « un doute concernant le Parti communiste d’Union soviétique ». Il militait activement contre la présence des troupes américaines en France, pour tenter de sauver les époux Rosenberg ou plus tard, contre la guerre en Algérie.

Au titre du SNPEN dont il était le secrétaire de la section de l’ENI, Souesme fit partie de la commission administrative de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale à partir de 1963. Dans le même temps, militant de la Fédération des conseils de parents d’élèves, membre du conseil de son quartier, il militait dans le Comité national des conseils de parents d’élèves.

Il apprenait le russe et, pendant l’été 1965, les Souesme allèrent avec leur propre voiture passer plusieurs semaines en URSS. À Léningrad, ils retrouvèrent leur ami, le peintre Alexis Sokolov. Ils organisèrent à leur retour des séances publiques de projections de diapositives.

En 1965, pour les élections municipales, Georges Souesme figurait sur la « liste d’union démocratique » conduite par un radical-socialiste.

En 1970, avec son épouse, il vint habiter Olivet. Ils vendaient régulièrement l’Humanité-Dimanche. Ils furent les initiateurs d’une Association olivetaine pour le désarmement et la paix, indépendante des partis et autres organisations.

Georges Souesme fut un des auteurs de manuels scolaires de sciences physiques (collection Tavernier) paru aux éditions Bordas de 1973 à 1986. Ouvert à la réflexion pédagogique, il préparait ses fiches avec des collègues instituteurs et réunissait les autres auteurs à son domicile.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173697, notice SOUESME Armand, Georges par Jacques Girault, version mise en ligne le 7 juin 2015, dernière modification le 30 juillet 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Presse nationale et départementale. — Article du Bulletin des anciens élèves des écoles normales supérieures de Saint-Cloud, Fontenay-aux-Roses, Lyon, 4, 2003.— Renseignements fournis par l’épouse et la fille de l’intéressé. — Notes de Simone Chatelin, d’Alain Dalançon et de François Printanier.

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