RADZINSKI Maurice [RADZINSKY]

Par Daniel Grason

Né le 19 février 1926 à Paris (XIIe arr.), mort par l’explosion de sa grenade le 10 mars 1943 à Paris (XVIe arr.) ; résistant FTP-MOI.

Maurice Radzinski était le fils d’Israël Radzinski, né à Koszyce (Pologne) le 17 mai 1894, tailleur, et de Reich Szajndla, née à Koszyce (Pologne) en 1898, sans profession. La famille Radzindki habita au 59 rue d’Angoulême (Jean-Pierre-Timbaud) à Paris (XIe arr.) . Pendant l’Occupation la famille trouva refuge dans d’autres lieux. Membre du Deuxième détachement des FTP-MOI, Maurice Radzinski demeurait avec son frère Samuel au 36 rue Sibuet à Paris (XIIe arr.), un domicile servait de refuge au 39 rue du Général Donzelot à Neuilly-sur-Marne (Seine-et-Oise, Seine-Saint-Denis). Il était repéré mais non identifié lors de filatures par des policiers de la BS2.
Le 10 mars 1943 il faisait équipe avec deux autres combattants Jacques Farber et Jean Pop, alias Jean Kerbel. La femme de ce dernier, Anka Richtiger, agent de liaison du Deuxième détachement apporta des armes et des grenades. Les trois hommes devaient attaquer deux camions de transport de troupes de l’armée d’Occupation sur le boulevard Suchet à Paris (XVIe arr.). Jacques Farber assurait la protection des deux hommes, à 8 heures 30 ils dégoupillèrent chacun une grenade artisanale … elles explosèrent tuant Jean Pop, vingt-sept ans et Maurice Radzinski, dix-sept ans. Ce dernier portait sur lui une carte d’identité au nom de Pierre Radeau.

Quand elle apprit sa mort tragique, sa mère devint dépressive, elle fut internée à l’hôpital Rothschild. Après avoir reconnue son corps à l’Institut Médico-Légal, elle perdit la raison.
En juin 1944, son jeune frère André, membre des milices patriotiques juives (MPJ), participa à la récupération des armes détenues par des militaires allemands lorsque ceux-ci se baignaient en bord de Marne ; c’était l’application de la directive de Jacob Tancerman responsable de l’Union des Juifs pour la résistance et l’entraide (UJRE). Après la libération de Paris, il s’engagea dans la compagnie Rajman pour poursuivre le combat, il avait maquillé son âge pour être accepté, il n’avait pas 18 ans.
Son nom de famille fut rectifié en Radzynski en février 1980.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173790, notice RADZINSKI Maurice [RADZINSKY] par Daniel Grason, version mise en ligne le 9 juillet 2015, dernière modification le 7 décembre 2020.

Par Daniel Grason

Maurice Radzinski alias Pierre Radeau.
Maurice Radzinski alias Pierre Radeau.

SOURCES : Arch. PPo. PCF carton 14 rapports hebdomadaires des Renseignements généraux sur l’activité communiste, KB 10, IML mars 1943. – Boris Holban, Testament, Calmann-Lévy, 1989. – Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le sang de l’étranger, les immigrés de la MOI dans la Résistance, Fayard, 1994. — Annette Wieviorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, Denoël, 1986. — État civil.

PHOTOGRAPHIES : Arch. PPo. GB 179, GB 186 Maurice Radzinski. PLAQUE : Daniel Grason.

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