TARDIF J.

Par Gilles Pichavant

Stéaninier ; Conseiller municipal républicain du Havre.

En 1871, Tardif était un fabricant de stéarine au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), produit servant à la fabrication de bougies. Bien qu’il semble avoir été un républicain modéré, sans doute favorable à une solution pacifique de la crise parisienne, il fut classé par la police parmi les membres du club socialiste de la rue Bernardin-de-Saint-Pierre au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), qui se transforma en « Comité central républicain de Solidarité » en mars 1871. La police dit de lui qu’il fréquentait beaucoup Eugène Schlosser, qui était l’un des principaux animateurs de ce club. Tardif fut pourtant candidat sur la liste républicaine concurrente, celle du Comité Central Républicain.

Bien que, d’après la police, Tardif ait été membre du Comité central de solidarité, il fut candidat la liste du Comité Central républicain. Il aurait pu voir son nom porté aussi sur celle du du Comité central républicain de solidarité, car, le 27 avril 1871, le Comité central républicain de Solidarité, qui avait fait à plusieurs reprises des propositions de fusion des deux listes républicaines, avait fait approuver par la foule réunie à son initiative, par souci d’union, l’inscription en tête de sa liste, huit noms de l’autre liste, dont celui du maire sortant, Guillemard. Mais Tardif ne fit pas partie de ces huit noms. Pourtant ceux-ci avaient été choisi parmi ceux paraissant les plus proches des masses populaires.

La liste du Comité central républicain réalisa une moyenne de 70% des voix, et Tardif fut élu conseiller municipal. La liste du comité central républicain de solidarité obtint une moyenne de 2200 voix, soit environ 22%, ce qui dépassa toutes les espérances de ses promoteurs et inquiéta fortement les autorités.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173846, notice TARDIF J. par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 10 juin 2015, dernière modification le 7 décembre 2018.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Arch. Dép. de Seine-Maritime, dossier sur Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871, cote 2U 2704. — Jean Legoy, Le peuple du Havre et son histoire, tome 1, imprimerie Édip, 1984 (p 89, et note 206 page 115). — — Pierre Ardaillou, Les républicains du Havre au XIXe siecle : (1815-1889), Publication Univ Rouen Havre, 1997.

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