RÖTTCHER Fritz <Roettcher Frédéric>

Fritz Röttcher, fils d’un pasteur protestant, apprit le métier de droguiste. Il fut membre du Parti social-démocrate depuis 1899, fut secrétaire général de la Ligue pacifiste allemande (Deutsche Friedensgesellschaft) de 1912 à 1924. Pendant la Première Guerre mondiale, il organisa à Stuttgart , de concert avec le Bureau international de la Paix de Genève, un service de courrier international au profit des victimes civiles des pays belligérants et un centre de recherche pour les prisonniers de guerre alliés en Allemagne. Il participa en 1918-1919 au mouvement des Conseils dans le Wurtemberg. De 1925 à 1932, il dirigea à Stuttgart, puis Wiesbaden, en zone d’occupation française, le périodique Die Menschheit (Die neue Menschheit à partir de 1931), qui attaquait violemment le militarisme et le nationalisme allemands. Il fut arrêté le 29 juillet 1927 à Wiesbaden et inculpé de trahison pour avoir publié des informations sur les liaisons entre la Reichswehr et les Casques d’Acier qui avait amené le gouvernement belge à obtenir du Sénat l’augmentation des crédits d’armement. À l’arrivée au pouvoir du nazisme, en 1933, il s’exila en Sarre, où il continua la lutte contre le régime hitlérien. En 1935, il se réfugia à Strasbourg et adhéra au Parti socialiste SFIO. Il acquit la nationalité française en mai 1939. Replié en zone non occupée, il échappa de justesse en 1943 à l’arrestation par la police allemande et put se camoufler avec sa famille en Haute-Savoie. Il rentra à Strasbourg en 1945, mais peu après tomba gravement malade. Il fut incinéré le 14 août 1946 au Cimetière Nord de Strasbourg.