BOUCHÉ André, Émile

Né le 10 novembre 1913 à Hocquincourt (Somme) ; ajusteur puis contrôleur aux fabrications extérieures ; militant socialiste et syndicaliste CGT puis FO de l’Oise ; maire de Plainval (Oise).

Fils d’un garçon boucher et d’une couturière (son père fut tué à la guerre en octobre 1914), André Bouché fit des études primaires et professionnelles. Il dut cependant prendre un emploi de garçon livreur. En 1932, il entra à la SOMUA à Saint-Ouen (Seine). Dès ce moment, il adhéra à la CGT et, pendant les grèves de juin 1936, il devint secrétaire de la section syndicale SOMUA et adhéra au Parti socialiste SFIO. Il siégea au conseil central du syndicat cégétiste des Métaux de la région parisienne mais en fut exclu avec les autres minoritaires l’année suivante. Lors de la grève générale du 30 novembre 1938, la direction le licencia avec sept autres camarades (sur 1 400 travailleurs que comptait l’usine).

Ayant été réembauché, il affronta en 1942, avec trois autres camarades de sa tendance, le commissaire allemand de la SOMUA à la suite d’une grève considérée comme du sabotage et il aurait alors sauvé, selon son témoignage, « 113 travailleurs de la déportation ». Désigné quelques mois plus tard pour aller travailler en Allemagne, il adhéra au mouvement Libération-Nord et, avec dix-huit autres réfractaires, ils réussirent à échapper aux arrestations tout en assurant la subsistance de leur famille. De retour à la SOMUA à la Libération, il refusa d’abord la charge de secrétaire de la section CGT de l’usine puis finit par accepter. L’usine reprit son activité avec une direction remaniée ce qui lui valut la rancune des éliminés et de leurs amis qu’il paiera plus tard de son licenciement en 1961.

Élu à la quasi unanimité membre du comité d’entreprise, Bouché le demeura jusqu’en 1947. Au début de l’hiver 1947, quelques mois avant la constitution de la CGT-FO, il constitua avec l’aide d’André Lafond (Cheminots), de Georges Racine (Métaux) et de Raymond Le Bourre (Spectacles), le comité d’action syndicaliste des Métaux parisiens. Le CAS poussa à la scission alors que Jouhaux et Chevalme étaient réticents. Après la constitution de la CGT-FO, en avril 1948, Bouché fut élu secrétaire adjoint du syndicat parisien. Il fut également élu membre du bureau de la Fédération confédérée Force Ouvrière de la Métallurgie lors de son 2ème congrès tenu du 1er au 3 avril 1950. Il fut réélu en mai 1954 en qualité de secrétaire non permanent et il conserva ce mandat jusqu’en octobre 1966.

Créateur de la branche automobile FO de la Fédération de la métallurgie. Bouché coopéra avec Léon Chevalme, Georges Delamarre et Antoine Laval*. Il participa à l’élaboration de la convention collective de la métallurgie parisienne et à la mise en place des régimes de retraites complémentaires, puis termina sa carrière comme salarié de l’ASSEDIC de la métallurgie.

Après la mort de Léon Chevalme intervenue en 1964, il refusa les fonctions de secrétaire de la Fédération. Il participa à la négociation de nombreux accords dont celui des trois semaines puis quatre semaines de congés payés ainsi qu’à ceux de la création de la Caisse de retraite inter-entreprises. Il militait toujours au Parti SFIO d’abord dans le Xe arr puis à Saint-Just-en-Chaussée (Oise).

Ses amis lui attribuaient un caractère « emporté », et un comportement de « râleur », compensé par une camaraderie et un respect des militants.

André Bouché devint maire du petit village de Plainval (Oise).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17392, notice BOUCHÉ André, Émile, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 4 mai 2011.

SOURCES : Témoignage de l’intéressé recueilli par L. Bonnel. — Force ouvrière, n° 2613. — "Les métallos en leur siècle", publié par la Fédération confédérée Force Ouvrière de la métallurgie et l’Institut supérieur du travail, Éditions Publications Maine-Vergniaud et Pléiades Éditions de l’AIR, Paris, mai 1996. — Notes de Louis Botella.

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