BOUCHER André, Théophile

Par Claude Pennetier

Né le 11 juin 1898 à Le Vergeroux, Rochefort (Charente-Inférieure,-Charente-Maritime), mort le 16 septembre 1985 à Rochefort ; cheminot, chef de groupe à la SNCF ; militant socialiste ; conseiller municipal socialiste de Colombes (Seine, Hauts-de-Seine) ; résistant.

Fils d’un employé aux chemins de fer et d’une garde barrière, lui-même employé aux chemins de fer de l’État puis chef de groupe, André Boucher, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, se maria le 2 octobre 1920 à Rochefort avec Jeanne Béziaud, couturière, elle-même native de la ville. Ils eurent trois enfants nés à Rochefort en 1922, 1924 et 1928. Son nom apparaît pour la première fois à Colombes (Seine) sur les listes électorales de 1930. Il fut élu conseiller municipal socialiste SFIO de Colombes le 12 mai 1935, 20 ° sur 34. Les socialistes formaient une minorité de sept personnes : André Boucher (secrétaire du groupe), Émile Boyer, Damien Cabanel, Lucien Charlier, Francisque Girard, Charles Lucas, Louis Marchand, Henri Savarit, Jules Villette. Si l’on en croit le Journal de Saint-Denis du 13 juillet 1935, l’élection d’une quinzaine d’élus, dont André Boucher, fut contestée par le conseil de préfecture et leurs places attribuées à quinze candidats de la liste républicaine, mais cette décision ne prit pas effet, sans doute en raison d’un appel positif. L’assemblée municipale élut le communiste Élie Bruneau* à la première magistrature municipale. Très rapidement des conflits surgirent au sein du conseil entre la majorité communiste et les membres des autres courants politiques. La Tribune populaire journal de la section socialiste SFIO critiquait de plus en plus durement la gestion municipale. En 1937, une enquête de l’Inspection des services communaux releva des fautes administratives qui permirent à la préfecture de la Seine de demander, sans succès, au ministère de l’Intérieur la révocation du maire. Élie Bruneau déclara le 11 mars 1938, en pleine séance du conseil municipal :
« 1) qu’il reconnaissait le bien fondé des critiques faites par le Parti socialiste, de la gestion municipale.
2) qu’il accusait le Parti communiste de l’avoir contraint à pratiquer une politique intransigeante qu’il n’approuvait pas.
3) qu’il reconnaissait que le Parti communiste s’était opposé à une collaboration effective des autres groupes, et plus particulièrement du groupe socialiste.
4) qu’il faisait appel à toutes les bonnes volontés pour redresser la situation et réaliser une véritable gestion de Front populaire telle que l’a voulue la population.
5) qu’il démissionnait du Parti communiste en demandant qu’une entente loyale s’établisse entre tous les élus respectueux de leurs engagements pour la réalisation du programme souscrit devant le corps électoral ». (La Tribune populaire, 18 mars 1938).

André Boucher était secrétaire de la section socialiste en 1939. À l’automne 1939 la préfecture de la Seine suspendit la municipalité à direction communiste et nomma une délégation spéciale dont Boucher fit partie et qui était présidée par le socialiste Émile Boyer. Le gouvernement de Vichy ne le garda pas au conseil municipal en raison de son appartenance au Grand orient de France qu’il déclarait cependant avoir quitté en décembre 1935.

Hostile à Vichy et aux occupants, André Boucher avait été interné en 1941 au camp de Pithiviers (Loiret). Libéré, il reprit ses activités à Libération-Nord ce qui lui valut la médaille de la Résistance.

André Boucher retrouva son poste de conseiller municipal d’abord dans le conseil provisoire créé le 4 septembre 1944 puis dans celui élu le 13 mai 1945, l’un et l’autre dirigés par le communiste Boussuge. Secrétaire de la section socialiste de Colombes, vice-président de Libération-Nord, il fut tête de liste socialiste aux municipales de 1945. Élu à la proportionnelle, en tant que socialiste, dans le conseil municipal de 1947 où la droite était majoritaire, il démissionna en 1953 pour se retirer à Rochefort, sa ville natale, sans pour autant renoncer à l’action sociale. Le Parti socialiste le présenta aux élections législatives de 1958 ; la même année, il siégea au conseil d’administration des HLM de Rochefort. De 1953 à 1961, il fut secrétaire de la section socialiste ; président de la section locale du syndicat des cheminots retraités, il le demeura jusqu’en 1974. Fondateur d’un comité de secours aux vieillards de Rochefort il fut promu chevalier du Mérite social.

André Boucher s’était marié le 2 octobre 1920 à Rochefort avec Jeanne Béziaud, couturière.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17395, notice BOUCHER André, Théophile par Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 7 septembre 2021.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3 et Versement 10451/76/1, 10441/64/1 n° 44. — Souvenirs de l’intéressé transcrits par L. Bonnel. — Journal de Saint-Denis, 13 juillet 1935 et le 1er février 1940. — État civil de Rochefort. — Arch. MRP de la Seine, MRPS 28. — Arch. OURS, dossiers Charente. — Profession de foi, élections législatives de 1958. — Notes de Gilles Morin.

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