Par Pierre Foulet
Né le 4 avril 1879 à Josnes (Loir-et-Cher), mort le 18 juin 1968 à Mennecy (Essonne) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI du Loir-et-Cher ; maire de Chouzy-sur-Cissé.
Fils de Narcisse Boucher, cordonnier, et de Marie Sauvé, sans profession, Émile Boucher fut élève maître à l’École normale d’instituteurs de Blois de 1895 à 1898. Il épousa le 25 août 1902 Augustine Fauconnet. Il fut instituteur stagiaire puis titulaire dans diverses communes du Loir-et-Cher. De 1912 à 1922, il fut chargé d’école à Landes-le-Gaulois.
Mobilisé en 1914, il fut, au cours de la guerre, réformé n° 1 avec une invalidité de 20 %. Dès 1919, Émile Boucher milita activement, et le premier, pour la transformation de l’Amicale des instituteurs de Loir-et-Cher en syndicat. Il fonda, le 11 mars 1920, le Syndicat professionnel des membres de l’enseignement primaire laïc de Loir-et-Cher et le fit adhérer à la Fédération des institutrices et instituteurs publics de France et des Colonies. Membre du premier bureau syndical, il fut élu secrétaire général et réélu dans cette fonction le 1er décembre 1921. Partisan de l’adhésion à la CGT, il défendit cette thèse au congrès du Havre des 7 et 9 août 1922 qui établit les statuts du Syndicat national des institutrices et instituteurs publics de France et des Colonies (SNI) laissant finalement libre l’adhésion à la CGT ou la CGTU ou la non-adhésion.
Émile Boucher renouvela son adhésion personnelle à la CGT. Dès ses débuts, le syndicat professionnel des membres de l’enseignement primaire laïc de Loir-et-Cher fut assez fort pour que, à la note ministérielle du 29 mai 1920 signifiant : « [que le ministre] ne saurait tolérer plus longtemps que, contrairement aux lois existantes, des associations de fonctionnaires continuent à vivre sous la forme syndicale, ni que, sous quelque forme que ce soit, des groupements de fonctionnaires adhèrent à la CGT... », Boucher puisse répondre à l’inspecteur d’académie, qui la lui communiquait : « ... aucun texte de loi n’interdit aux employés des services publics de constituer des syndicats et nous pensons fermement que notre groupement est, dans l’état actuel des choses, complètement dans la légalité ».
Élu en 1921, sans concurrent, représentant des instituteurs au conseil départemental de l’enseignement primaire, il fut réélu jusqu’en 1931 ; pour éviter le cumul des représentations, il se retira du secrétariat général du syndicat en 1923. L’organisation comptait alors plus de la moitié du personnel départemental de l’enseignement primaire. Emile Boucher termina sa carrière en 1935, à Montrichard où il dirigeait le cours complémentaire depuis 1922.
En retraite à Chouzy-sur-Cisse (Loir-et-Cher), un village d’un millier d’habitants à l’ouest de Blois, il fut élu conseiller municipal et exerça les fonctions de maire de 1945 à 1958, socialiste indépendant dans une municipalité radicale de gauche.
Par Pierre Foulet
SOURCES : Bulletin de l’instruction primaire, département de Loir-et-Cher. — Bulletin de la section départementale de Loir-et-Cher (ancienne Amicale) du SNI, puis Bulletin de la section départementale du SNI. — L’Émancipé, bulletin du syndicat des membres de l’enseignement laïc de Loir-et-Cher. — Arch. Dép Loir-et-Cher, état civil. — Note d’Alain Dalançon.