BOUCHER Michel

Par Gilles Morin

Né le 25 février 1912 à Chantilly (Oise), mort le 14 juin 1982 ; docteur en médecine ; militant socialiste de la Charente-Inférieure ; résistant ; conseiller général de Saujon (1945-1949 ; 1967-1973) ; président du conseil régional de Poitou-Charentes (1981-1982) ; président national de la FNDIRP.

D’origine charentaise par sa mère, Michel Boucher était issu du monde paysan. Son grand-père, fils de paysans de Corme-Écluse fut instituteur, sa grand-mère fille de marins pêcheurs.

Durant ses études de médecine, qu’il effectua à Poitiers puis à Rochefort, de 1932 à 1937, M. Boucher adhéra aux Jeunesses socialistes ; il fut notamment l’un des animateurs du cercle « Karl Marx » et de l’Union fédérale des étudiants et participa activement à la campagne du Front populaire. En 1938, il adhéra au nouveau Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP) fondé par Marceau Pivert.
Installé médecin en 1939 à Pisany (Charente-Inférieure,-Charente-Maritime), il refusa la défaite et entra dans la Résistance. Responsable départemental de Libération-Nord, il reprit la direction du service de renseignement CND-Castille au plan départemental, après le départ de Grasset* qui fut peu après abattu à Paris. Michel Boucher fut arrêté le 9 février 1943 et déporté en Allemagne à Neuengamme.

Après la Libération, M. Boucher reprit ses activités politiques. Il fut élu en avril 1945 conseiller municipal de Pisany, puis, le 30 septembre 1945 conseiller général socialiste de Saujon. Battu au renouvellement de 1949, il se représenta de nouveaux aux cantonales à Saintes en 1955. Il figura sur les listes SFIO aux législatives en novembre 1946.
L’ancien déporté était non seulement un élu mais aussi un militant très engagé, situé à la gauche du parti, défendant des positions internationalistes et acceptant la confrontation avec les communistes. M. Boucher appartint à la commission politique, lors de la semaine d’études internationale organisée par le parti à Saint-Brieuc, du 25 juillet au 1er août 1948. Trois ans plus tard, on le retrouve responsable fédéral du Mouvement démocratique socialiste pour les États Unis d’Europe. Selon Baraton*, Boucher signa à titre personnel, un texte du Parti communiste contre le réarmement de l’Allemagne au début 1955. Président de la section de Royan des déportés, il était président départemental de la fédération des déportés, internés, résistants et patriotes et il était vice-président national de la FNDIRP (communisante) dans les années cinquante, et accéda à la présidence nationale en 1966.
Michel Boucher refusa la politique algérienne de Guy Mollet et, après avoir participé à la scission qui fonda le Parti socialiste SFIO autonome, il devint responsable fédéral du PSA en décembre 1958 et fut candidat suppléant de ce parti aux élections sénatoriales de 1959. Puis, il continua son action comme secrétaire de la fédération du PSU. Désigné à cette fonction lors de la création du parti en avril 1960, il l’était toujours en 1967 et à cette date, il siégeait au comité politique national du PSU. Il fut candidat PSU aux législatives de 1962 et 1967, où il obtint 45 % des suffrages exprimés au 2e tour. Il était un des signataires du texte « le parti devant la perspective de la gauche unie » pour le congrès de 1967 dans Tribune socialiste du 27 avril 1967. Durant cette période, il était délégué cantonal et était vice-président départemental de la Ligue des droits de l’homme.
Déjà conseiller municipal de Pisany en 1953, ses concitoyens le placèrent à la tête de la mairie de Pisany à partir de l’année 1965 où il battit la municipalité sortante UNR. Il fut également réélu, comme PSU, aux cantonales de 1967 dans le canton de Saujon, avec 1 496 voix, soit 45,5 % des exprimés au 1er tour, avec le soutien de la FGDS. Au 2e tour, il recueillit 2 065 voix (55,4 % des exprimés), soit trois cents de plus que le total PC-PSU du 1er tour. Il ne fut pas réélu en 1973 et quitta la présidence de la fédération PSU.
En 1973, Boucher fut élu conseiller régional et accéda à la présidence du conseil de Poitou-Charentes le 21 septembre 1981 ; réélu le 15 janvier 1982, il mourut le 14 juin suivant.
Jacqueline Boucher, résidant à la même adresse, née le 21 mars 1917 à Rochefort-sur-Mer, était adhérente de la SFIO, du PSA puis du PSU.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17402, notice BOUCHER Michel par Gilles Morin, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 23 décembre 2020.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., F/1a 3 213 et 3228 ; F/1cII 111/A, 270 et 305 ; F/1cIV/151. CAC, 19830172, art. 85 et 119. — Bulletin Intérieur de la SFIO, n° 41. — Arch. OURS, dossiers Charente-Maritime. — Tribune socialiste, 21 mai 1960, 1er juillet 1961, 10 mars 1962, 5 octobre 1967, n° spécial, mars 1967, Les élections législatives 1967. — Les élections législatives de 1962 et 1967, La Documentation française. — Fichiers adhérents du PSU. — DBMOF, notice d’Y. Dauriac.

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