STINDEL Germaine [née MULLER Germaine, Marie]

Par Jacques Cousin, Jacques Omnès

Née le 25 septembre 1891 à Flers (Orne), morte le 3 avril 1976 à Laval (Mayenne) ; institutrice ; militante de la section mayennaise du SNI, conseillère départementale de l’enseignement primaire de 1929 à 1935 ; militante communiste ; responsable d’organisation mutualiste de 1932 à 1971.

Fille d’un pareur et d’une couturière, Germaine Muller fréquenta l’École normale d’institutrices de Laval (Mayenne) de 1907 à 1910 et en sortit avec le brevet supérieur. Elle enseigna successivement à La Bigottière, Montsûrs et Laval et épousa, au début des années 1920, Stindel, voyageur de commerce.

Germaine Stindel adhéra à la section mayennaise du Syndicat national (CGT) le 1er mars 1925. En septembre 1928, quelques mois avant le renouvellement du conseil départemental, les trois conseillers sortants du SN, pour montrer leur désaccord avec les autres membres de la commission administrative de la section qui voulaient présenter une liste complète face aux unitaires, rédigèrent une déclaration où ils affirmaient ne pas vouloir renouveler leur candidature. L’assemblée générale du 21 mars 1929 désigna donc quatre nouveaux candidats dont Germaine Stindel. Elue au conseil départemental de l’enseignement primaire en compagnie de Marie Racine, de Marcel Lhuissier et de Jean Niobé, elle assistait de droit aux réunions des commissions administratives de la section. Les quatre conseillers départementaux de la Mayenne (dont Germaine Stindel) démissionnèrent en février 1930 pour protester contre les sanctions administratives frappant Jean Doron, un instituteur du département de la Loire. Aux élections qui suivirent, le 23 juin, le syndicat unitaire ne présenta pas de candidats, mais publia dans L’Emancipation un tract de défiance envers les conseillers départementaux démissionnaires, « Trop occupés à se pourvoir de promotions au choix, mention honorable… pour avoir la liberté de défendre leurs mandants ». Les quatre candidats du SN (dont Germaine Stindel) furent donc élus sans difficulté. Le 5 avril 1932, elle conserva son siège, ainsi que les trois autres candidats du SN contre la liste du syndicat unitaire.

Lors de l’assemblée générale du personnel enseignant du 10 mars 1932, elle fut désignée pour représenter le SN au comité mixte de Front unique qui venait de se reconstituer. Le 6 octobre 1932, une nouvelle démission de Germaine Stindel et des conseillers départementaux intervint pour protester contre les suppressions de postes imposées par l’administration. Ils furent réélus le 13 mars 1933, avec la même liste du SN, mais sans que le syndicat des membres de l’enseignement laïque présente de candidats. Le 1er février 1935, les quatre conseillers départementaux, dont Germaine Stindel, démissionnèrent de nouveau afin de protester contre les sanctions administratives frappant une institutrice de Seine-et-Oise, Gisèle Bernadou. Elle ne se représenta pas lors des élections qui firent suite, le 7 mai 1935 et conserva son adhésion au Syndicat national des instituteurs après l’unification.

Germaine Stindel mena plutôt, par la suite, un combat politique tout en militant activement au sein de l’autonome de solidarité et de la mutuelle assurance élèves, associations qu’elle avait contribué à créer en Mayenne, avant la Seconde Guerre mondiale, en compagnie de Georges Desmots et dont elle assuma la présidence jusqu’au 10 juin 1971.

Retraitée, militante du Parti communiste français depuis 1946, Germaine Stindel, membre du comité de la fédération communiste jusqu’en 1964, était la trésorière départementale de l’Union des femmes françaises jusqu’en 1957, devenant par la suite seulement membre du comité départemental de l’UFF. Elle était à partir de 1963 trésorière de sa cellule du PCF à Laval.

Conseillère municipale de Laval (Mayenne) depuis 1947, réélue en 1953, Germaine Stindel représenta le Parti communiste français aux élections législatives des 23 et 30 novembre 1958, où elle était opposée, dans la 1ère circonscription, notamment à Robert Buron (MRP), député sortant et ministre du général de Gaulle et à Maurice Cormier (SFIO), autre député sortant. Elle obtint 3 608 voix sur 55 502 inscrits. Elle fut en 1958 (186 voix sur 3 326 inscrits, troisième position) et en 1964 candidate communiste dans les élections cantonales à Sainte-Suzanne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174120, notice STINDEL Germaine [née MULLER Germaine, Marie] par Jacques Cousin, Jacques Omnès, version mise en ligne le 20 juin 2015, dernière modification le 20 juin 2015.

Par Jacques Cousin, Jacques Omnès

SOURCES : Arch. Dép. Mayenne, archives du SNI, L’Amical. — Archives du comité national du PCF. — L’Oribus N°47, déc. 1998. — Témoignage d’Aubry Jacqueline, sa petite-fille. — Notes de Jacques Girault.

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