SARRAZIN Yvan

Par Jean Reynaud

Né le 11 novembre 1924 à Saint-Félix-de-Foncaude (Gironde) ; professeur agrégé de mathématiques, militant syndicaliste du SNET puis du SNES ; maire de Verneuil-en-Halatte (Oise).

Son père était charpentier menuisier, sa mère agricultrice. Après ses études comme élève-maître au lycée de Bordeaux (1941-1944) où il obtint le baccalauréat, l’École normale d’instituteurs la Gironde ayant été fermée par le Régime de Vichy, Yvan Sarrazin entra à l’École normale supérieure de garçons de Saint-Cloud à l’issue de deux années de préparation au collège Chaptal de la ville de Paris et appartint à la promotion 1946-1950. Titulaire du certificat d’aptitude à l’enseignement dans les collèges en sciences en 1949, admissible à l’agrégation de mathématiques en 1950, il fut nommé professeur certifié au lycée Marceau de Chartres (Eure-et-Loir) à la rentrée 1950, puis l’année suivante à l’école nationale professionnelle de garçons (devenue lycée d’État polyvalent mixte puis lycée Marie Curie) de Creil (Oise). Admis à l’agrégation de mathématiques en 1953, il enseigna dans la classe préparatoire aux Arts et Métiers jusqu’à sa retraite en 1982.

En 1948, il épousa Arlette Verdaguer, ancienne normalienne de l’Hérault, puis élève de l’École normale supérieure de l’enseignement technique (1945-1947), professeure certifiée d’espagnol à l’ENP de filles (devenue lycée Jules Uhry) de Creil, où elle enseigna jusqu’en 1984. Ils eurent trois enfants.

Adhérent du Syndicat national de l’enseignement secondaire depuis son entrée à l’ENS de Saint-Cloud, il rejoignit le Syndicat national de l’enseignement technique dès son arrivée à Creil et milita dans la section d’établissement (S1) se reconnaissant dans le courant « Union pour une action syndicale efficace », aux côtés d’Étienne Camy-Peyret et Georges Innocent. Il fut membre suppléant de la commission administrative nationale en 1963-1964.

Se réclamant du courant de pensée « Unité et Action », il rejoignit naturellement le nouveau SNES lors de la fusion SNET-SNES en 1966. Jusqu’à sa retraite, il fut membre du bureau du S1 du lycée de Creil, et trésorier de la section départementale de la Fédération de l’Éducation Nationale de l’Oise (1960-1982). Après la création de l’académie d’Amiens en 1964, il devint secrétaire adjoint de la section académique (S3) du SNES, responsable du secteur « enseignement technique » jusqu’en 1975, où il prit en charge le suivi de la carte scolaire. Il travailla notamment, dans le cadre de la « co-gestion » du S3 entre tendances “Unité et Action“ et “Unité, Indépendance, Démocratie“, avec Jacques Estienne. Elu sur liste de tendance à la CA académique en 1971, deuxième sur la liste U-A en 1973 et 1975, il fut réélu en 1977 mais ne fit plus partie du secrétariat mis en place par Jean Tonnelier, tout en continuant à assurer pendant deux ans le suivi des questions de carte scolaire en collaboration avec Guy Rocques. Encore candidat en 1981, il quitta cependant, peu de temps afin la fin de sa carrière, la CA académique lors des élections qui se tenaient en juin.

Yvan Sarrazin fut membre élu des commissions administratives paritaires académique et nationale des agrégés. Membre du Conseil académique d’Amiens, il fut aussi membre suppléant du Conseil de l’enseignement général et technique. Après 1983, il assura la responsabilité académique de la catégorie des retraités, et succéda à Gaston Langlois comme secrétaire de la section de retraités SNES de l’Oise. Il participa aussi à l’animation du collectif national des retraités du SNES, dont il fut le trésorier.

Son épouse milita également au SNET puis au SNES, en étant membre du bureau et souvent secrétaire de son S1. Le couple milita aussi dans les conseils de parents d’élèves des différents établissements où leurs enfants étaient élèves (école de Verneuil-en-Halatte puis collèges et lycées de Creil). Ils suivaient les activités des associations de spécialistes (Association des professeurs de mathématiques, Association des professeurs de langues vivantes et Association des professeurs de langues néo-latines).

Parallèlement à son militantisme syndical, Yvan Sarrazin était totalement investi dans la vie citoyenne. Maire de Verneuil-en-Halatte, de 1965 à 1983, élu à la tête d’une liste de gauche, il impulsa le développement et la modernisation de cette commune rurale dont la population passa de 2 200 à 3 500 habitants : ouverture d’une classe de perfectionnement, des premières classes maternelles, d’une bibliothèque municipale, premiers départs en classes de neige, construction de nouveaux groupes scolaires, d’un restaurant scolaire, d’une halle de sport, renforcement du réseau d’eau, premières tranches d’assainissement… Il siégea ensuite au conseil municipal dans l’opposition, de 1983 à 1989.

Avec sa femme, il animait « Les Amis du Vieux Verneuil », une association qu’il présida de 1983 à 2011, cherchant à faire connaître l’histoire de leur village. En 2015, il en était toujours président d’honneur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174128, notice SARRAZIN Yvan par Jean Reynaud, version mise en ligne le 21 juin 2015, dernière modification le 6 janvier 2019.

Par Jean Reynaud

SOURCES : Arch. IRHSES (CA, congrès, S3 Amiens, retraités). — Renseignements fournis par l’intéressé. — Projet de Jean Reynaud écrit en 2008, recomposé et complété par Alain Dalançon et Hervé Le Fiblec en 2015.

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