VION Jean-Claude

Par Didier Bigorgne

Né le 13 décembre 1936 à Montcy-Saint-Pierre (Ardennes), mort le 25 août 2021 à Reims (Marne) ; technicien des Postes et Télécommunications, puis directeur de MJC ; syndicaliste CGT et militant PSU des Ardennes ; délégué régional de la Ligue des droits de l’Homme de Champagne-Ardenne et membre du comité central (1990-2004).

Jean-Claude Vion
Jean-Claude Vion
Jean-Claude Vion à la journée Maitron et ITS, le 21 novembre 2015

Fils d’un cheminot qui devint contrôleur principal au ministère du Travail, et d’une employée, Jean-Claude Vion fréquenta l’école primaire à Chize (Deux Sèvres) de 1942 à 1945, puis à Charleville (Ardennes) en 1946-1947. Il poursuivit ses études dans cette ville, d’abord au lycée Chanzy de 1948 à 1952, puis au lycée François Bazin de 1952 à 1956. Surveillant d’internat de 1956 à 1958, il réussit successivement le baccalauréat et le concours d’entrée à l’Ecole des Télécommunications. À sa sortie en 1959, il partit au service militaire.

La guerre d’Algérie fut déterminante dans les futurs engagements militants de Jean-Claude Vion. Après avoir effectué trois mois de classe dans l’armée de l’Air en Allemagne, Vion débarqua à Alger le 13 mai 1960. Affecté au centre d’instruction de l’armée de l’Air à Mouzàiaville près de Blida, il découvrit la guerre. Il en témoigna : « Avant mon départ pour l’Algérie, ma conscience politique était limitée. Désormais, j’étais témoin, sur le terrain, des pratiques et des conséquences du colonialisme. Je n’ignorais plus rien des humiliations subies par les Algériens, du dédain d’une grande partie de la communauté pied-noir à leur égard, de la brutalité des patrouilles lors des contrôles, des camps de regroupements. Les inégalités criantes entre les communautés me révoltaient ». Muté ensuite au service des Transmissions de la base aérienne d’Oran-La Sénia, il s’engagea contre le putsch militaire, il devint un membre très actif du comité de résistance du contingent et dénonça l’action de l’OAS qui le menaça de mort.

A l’occasion d’une permission de longue durée après les évènements algériens du 21 avril 1961, Jean-Claude Vion, en relation depuis plusieurs mois avec les dirigeants ardennais du PSU, Andrée Viénot et Guy Desson, communiqua des informations au journaliste Jean Clémentin pour sa rubrique intitulée « Carnets de route de l’ami Bidasse », dans Le Canard enchaîné. Il rencontra aussi les dirigeants nationaux du PSU (Édouard Depreux, Claude Bourdet, Gilles Martinet) et s’entretint avec Daniel Mayer, président de la Ligue des droits de l’Homme. Le 14 avril 1962, Jean-Claude Vion embarqua pour la France. Rendu à la vie civile, il témoigna sur les pratiques de l’armée française dans L’Espoir, journal fédéral du PSU.

Jean-Claude Vion, à son retour en métropole, devint contrôleur des installations aux Postes et Télécommunications. Le 9 février 1963, à Monthermé (Ardennes), il épousa Sténa Menez, une institutrice, fille d’un militant du Parti socialiste unifié. Il quitta son emploi en 1964 pour diriger une Maison des Jeunes et de la Culture, d’abord à Sedan de 1965 à 1973, ensuite à Saint-Dié (Vosges) de 1973 à 1981, enfin à Charleville-Mézières jusqu’à son départ à la retraite en mars 1995.

Militant du PSU depuis 1961, Jean-Claude Vion le demeura jusqu’en 1985. Pendant ces années de militantisme politique, il occupa le poste de secrétaire à la section de Givet, il siégea au bureau fédéral du PSU des Ardennes de 1962 à 1964, il fut membre du bureau de la section de Saint-Dié de 1973 à 1981.

Jean-Claude Vion adhéra à la CGT en 1962. Il lui resta fidèle pendant toute la durée de son activité professionnelle et y exerça des responsabilités au sein de la Fédération éducation recherche et culture. Délégué régional FERC-CGT des directeurs de MJC de Champagne-Ardenne de 1966 à 1973, il siégea à la commission exécutive de l’UD-CGT des Ardennes de 1971 à 1973. Après cette date, il devint délégué régional FERC-CGT en Lorraine et fut membre de la commission administrative nationale jusqu’en 1979.

Membre de la Ligue des droits de l’Homme depuis 1962, Jean-Claude Vion milita plus activement à partir de 1985. Il fut d’abord vice-président de la section de Charleville-Mézières jusqu’en 1990, puis président jusqu’en 1999. De 1990 à 2004, il occupa la fonction de délégué régional de Champagne-Ardenne et fut membre du comité central.

En 2015, Jean-Claude Vion est toujours un militant actif de la Ligue des droits de l’Homme.
Il habitait toujours Charleville lorsqu’il mourut le 25 août 2021 à l’hôpital de Reims. Son corps repose au cimetière de Monthermé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174202, notice VION Jean-Claude par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 24 juin 2015, dernière modification le 25 janvier 2022.

Par Didier Bigorgne

Jean-Claude Vion
Jean-Claude Vion
Jean-Claude Vion à la journée Maitron et ITS, le 21 novembre 2015

SOURCES : Archives du PSU. — L’Espoir, 1962. — L’Ardenne syndicale, 1971 à 1973 — Gilles Déroche, Les Ardennais et la guerre d’Algérie, Charleville-Mézières, Éditions Terres Ardennaises, 2002. — Témoignage de l’intéressé — État civil de Charleville-Mézières (commune de Montcy-Saint-Pierre).

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