TALLEUX Pierre, Alfred, Fleury

Par Jacques Girault

Né le 22 août 1923 à Campagne-lès-Boulonnais (Pas-de-Calais), mort le 26 septembre 2003 à Boulogne (Pas-de-Calais) ; instituteur dans le Pas-de-Calais ; militant du SNI et de la MGEN ; militant SFIO puis socialiste ; président du Conseil économique et social de la région Nord-Pas-de-Calais.

Fils d’un cantonnier-chef aux Ponts et Chaussées, père de trois enfants, Pierre Talleux (écrit parfois Taleux) entra à l’École normale d’instituteurs d’Arras (1939-1942). Titulaire du brevet supérieur, il devint instituteur dans l’école à classe unique d’Hucquelien (1942-1946), avant d’être nommé instituteur à Boulogne en 1946 dans la future école Joliot-Curie jusqu’en 1963, année de son détachement. Il prit sa retraite en janvier 1979. Il avait obtenu le certificat d’aptitude à l’enfance inadaptée (handicapée). Il habita à Boulogne (1946-1950), à Wimille (1950-1960), à nouveau Boulogne (1960-1978), avant de se retirer dans sa commune natale.

Il se maria en juillet 1946 à Hucquelien. Le couple eut deux enfants.

Membre du Syndicat national des instituteurs depuis 1946, secrétaire de la sous-section de Boulogne de 1956 à 1963, membre du conseil syndical de la section départementale, Pierre Talleux devint secrétaire général en 1963 et conserva cette responsabilité jusqu’en 1978. Il participa à tous les congrès nationaux de SNI à partir de 1950.

Délégué au congrès national, le 20 juillet 1957, il donna son avis dans le débat pédagogique sur les classes terminales de l’enseignement primaire qu’il fallait défendre selon lui. Il intervint aussi, lors du congrès de 1973, le 8 juillet, pour proposer un calendrier d’actions.

Pierre Talleux signa la motion d’orientation de la majorité pour le congrès de Lille en 1964 puis fit de même pour les congrès suivants. Délégué au congrès, le 5 juillet, dans la discussion du rapport moral, il approuva l’action en faveur du développement de l’école primaire qui était proposée. L’année suivante, le 12 juillet 1965, dans son intervention placée sous le signe de la défense laïque, il se prononça contre le projet de certains d’une fédération des syndicats, à l’exception de la CGT, dans une sorte de travaillisme.

Membre du conseil d’administration de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale, il la présida de 1976 à 1982.

Pierre Talleux avait participé à la Résistance sous le pseudonyme de « Specque ». Membre du Parti socialiste SFIO depuis octobre 1946, resté volontairement un militant de base, il prit la parole pour la première fois dans un congrès national du Parti, le 3 juin 1965 à Clichy (Seine) pour « condamner de la façon la plus énergique » la motion déposée par Gaston Defferre qui tournait le dos au programme du « Parti essentiellement révolutionnaire », s’appuyant sur trois principes, « la collectivisation des moyens de production », « la liberté de conscience et la laïcité de l’État et de l’école ». Il considérait les « dépassements nécessaires » proposés comme des « trahison, reniement, abandon ». Il était membre de la commission exécutive de la fédération du Nouveau Parti socialiste en 1969. Lors de la réorganisation des cercles Jean Jaurès au début des années 1970, il en devint le vice-président départemental. Désigné comme membre du Conseil économique et social du Nord-Pas-de-Calais de 1982 à 1995, il en fut le premier vice-président en 1989 puis le président en 1992.

Fondateur, à l’initiative du SNI, à la fin des années 1950, de l’Association laïque pour l’éducation et la formation de la jeunesse destinée à la création d’établissements d’accueil pour les enfants « inadaptés » pour suppléer la carence du Ministère de l’Éducation nationale, laissant un quasi monopole à l’Église catholique pour s’occuper de la jeunesse en situation de handicap. Cette association ne connut pas une situation florissante, après une mauvaise gestion, une concurrence devenue « La vie active » en 1985, il la présida pendant toute cette période.

Pierre Talleux, franc-maçon depuis mai 1958, appartenait à la loge du Grand-Orient à Boulogne.

Son épouse, née Marcelle Druon, milita dans le mouvement du Planning familial à Boulogne à partir de 1967. Elle était membre de la loge féminine depuis sa fondation à Boulogne en 1969.

L’établissement, Service d’aide par le travail, à Avesnes-le-Comte (Pas-de-Calais), portait le nom de Pierre Talleux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174295, notice TALLEUX Pierre, Alfred, Fleury par Jacques Girault, version mise en ligne le 28 juin 2015, dernière modification le 23 mars 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. OURS, fédération du Pas-de-Calais. — Fondation Jean Jaurès, 12 EF 62. — Questionnaire rempli par l’intéressé (Centre Henri Aigueperse, UNSA-Education). —Divers sites Internet.

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