AMARDEILH Raymond

Par André Balent

Né le 7 avril 1877 à Cadarcet (Ariège), abattu le 15 juillet 1944 à Serre de Cor, commune de Cadarcet (Ariège) ; cultivateur ; résistant.

Il était connu plutôt comme "Bernard". Son nom est d’ailleurs mentionné sur le monument aux morts de Cadarcet : "B. Amardeilh". Claude Delpla, dans sa documentation, utilise indifféremment les deux prénoms, Bernard et Raymond.
Il était le fils de Gérard, âgé de trente-quatre ans et de Catherine Bergé âgé de vingt-sept ans. Il se maria avec Marie Dedieu le 7 avril 1902 à Cadarcet. Dans un premier temps, l’officier de l’état civil de Cadarcet qui a rédigé l’acte de décès l’avait confondu avec un homonyme (nom et prénom) né le 27 novembre 1876. Agriculteur, il vivait à Serre de Cor, près de Cadarcet.

Cadarcet est un village du Plantaurel. Cette chaîne pré-pyrénéenne boisée coupée en deux par la cluse de Foix où coule l’Ariège devint, à partir de 1943, un lieu de refuge pour les proscrits. Les maquis s’y développèrent, FTPF et, surtout, AGE (Agrupación de guerrilleros españoles). Le massif fut donc très surveillé par les Allemands et, surtout, la Milice qui s’y distingua par des incursions particulièrement sauvages.

Le chef de la Milice de La Bastide-de-Sérou, fut informé par des miliciens de Mane que Raymond Amardeilh ravitaillait et cachait des maquisards. Vers six heures du matin, aidé par des Allemands qui accompagnaient les miliciens à la Serre de Cor, le chef milicien (chef de trentaine) de La Bastide-de-Sérou fit sortir Raymond Amardeilh de sa maison, le frappa violemment et le fusilla contre le mur de la grange devant sa famille, petits-enfants compris. S’adressant au cadavre d’Amardeilh, certains miliciens s’écrièrent, en quittant les lieux : "Adieu, grand-père".

Après la Libération, les dénonciateurs furent arrêtés et exécutés. Le milicien ariégeois qui le fusilla put s’enfuir en Argentine.

La nom d’Amardeil B. figure sur le monument aux morts de Cadarcet.
Le 11 novembre 2007 une stèle a été érigée en hommage à Bernard Amardeilh et à Marie et Philippe Vergé, également de Cadarcet, arrêtés par les Allemands le 4 mai 1944 qui aidait des maquisards et ravitaillait des proscrits tchèques. Marie, déportée, mourut à Ravensbrück. Philippe réussit à s’évader du train de prisonniers internés, entre Toulouse et Bordeaux. Cette stèle fut inaugurée en présence de José Alonso alias "Robert", ancien chef des guerrilleros espagnols de l’Ariège grâce à la Mémoire de la Résistance, Terre et fraternité, le conseil général de l’Ariège, le conseil régional de Midi-Pyrénées.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174333, notice AMARDEILH Raymond par André Balent, version mise en ligne le 29 juin 2015, dernière modification le 5 janvier 2022.

Par André Balent

SOURCES : Arch. dép. Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla, fiches concernant Amardeilh et Cadarcet. — Arch. com. Cadarcet, actes de naissance et de décès de Raymond Amardeilh. — La Dépêche du Midi , 22 nov. 2007. — Claude Delpla, La libération de l’Ariège, Toulouse, La Pas d’Oiseau, 2019, 514 p. [p. 134-135, 236]. — André Laurens, Une police politique sous l’occupation. la Milice française en Ariège 1942-1944, 251 p. [p. 171].

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable