PASCAL Antoine, Marius [Dictionnaire des anarchistes]

Par René Bianco, notice complétée par Thierry Bertrand

Né le 4 janvier 1892 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; ouvrier terrassier ; anarchiste, syndicaliste, faisant partie de la troupe du Théâtre Social.

Pascal A., dit Pascalus, demeurait à Marseille 39 rue Bernard du Bois en 1912. Pour la police, il était une « figure fraîche et sympathique ». Il militait activement avant la Première Guerre mondiale sur le plan syndical et appartenait à la troupe du Théâtre Social, participant à toutes les représentations données à la Bourse du Travail.

Ainsi il donna de nombreux monologues antimilitaristes tels que La Vie du soldat, Le Camisard dont le récit selon un rapport de police « n’est qu’un cri de haine contre les exigences du métier militaire », ou encore La vengeance du Camisard, Sur la tombe d’un camisard qui se terminait par ces vers : « Si c’est pour les laisser enterrer à vingt ans, Femmes vous feriez bien mieux de ne plus faire d’enfants ». Les cibles de tous ces monologues étaient les bagnes militaires où les soldats étaient appelés « camisards » par analogie avec les révoltés protestants. En 1912, le Préfet des Bouches-du-Rhône, décidait d’interdire par décret (10 octobre) les concerts-spectacles revêtant un caractère antimilitariste, ce qui n’empêcha pas la troupe du Théâtre Social de poursuivre ses représentations jusqu’en janvier 1914 mais cela lui valu plusieurs procès verbaux notamment contre Pascal.

Le 1er octobre 1913 il était appelé au 40e Régiment d’Infanterie à Alès mais il obtenait un sursis de 12 jours pour maladie et le 15 octobre de la même année il entrait à l’hôpital militaire de Marseille. Arrivé au corps le 30 octobre il était fait prisonnier et blessé (par balle et éclat d’obus à l’épaule droite) lors de la bataille du village de Lagarde (Moselle) le 11 août 1914. Il fut enfermé au camp de Chemnitz dans la Saxe jusqu’en décembre 1918, année de son rapatriement en France.

En 1929 il obtenait une pension temporaire pour laryngite chronique. Cette pension restait temporaire au fil des ans mais son état s’aggravait puisque son dossier militaire note qu’en 1932 sa blessure à l’épaule irradiait dans son bras ; en 1934 un enrouement apparaissait pour devenir, en 1937, un dysphonie légère. Cette année il était également atteint d’une dysphagie. En 1939 il devenait réformé définitif pour un ulcère stomacal déclaré la même année, son état était alors défectueux.

Il avait en juin 1929 trois enfants et quatre en 1939.

Son père se prénommait Augustin et sa mère Baliste Berthe. Il était particulièrement grand pour sa génération (1m78).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174386, notice PASCAL Antoine, Marius [Dictionnaire des anarchistes] par René Bianco, notice complétée par Thierry Bertrand, version mise en ligne le 2 juillet 2015, dernière modification le 17 septembre 2020.

Par René Bianco, notice complétée par Thierry Bertrand

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M6/3851, 1R1349.

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