CROUIN Arsène, Louis [Cheminot]

Par Gilles Pichavant

Né le 17 février 1881 à Quettreville-sur-Sienne (Manche), mort le 27 mai 1915 à Écurie-Roclincourt (Pas-de-Calais) ; homme d’équipe au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; syndicaliste CGT

Fils d’Aimable Crouin, tisserand, et de Louise Clémentine Plantegenest, ménagère, le 16 juin 1902, Arsène Crouin se maria à Cérences (Manche), avec Angèle Plantegenest. En 1910, il était un ouvrier des chemins de fer de l’État au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).

Au printemps 1910, son nom fut inscrit dans une liste des agents de chemins de fer qui, en cas de grève, seraient susceptibles de se livrer à des actes de sabotage. Cette liste avait été constituée à la demande du préfet de Seine-Inférieure. Sa fiche disait de lui qu’il était "délégué du groupe 14 (syndicat des hommes d’équipes)," qu’il était "partisan de l’action directe", et qu’il était un "levier du mouvement" syndical.

Le 17 octobre 1910, pendant la grève des cheminots, un sabotage de signaux eut lieu sur la ligne Rouen-Le Havre, à proximité d’Harfleur (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Or Arsène Crouin y habitait, clos Labédoyère. Il fut immédiatement soupçonné, et une perquisition eut lieu chez lui. Mais la police ne put pas le lui imputer. Depuis de début de la grève, il avait quitté son domicile. Il prouva qu’à l’heure du sabotage, il était à la Bourse du travail du Havre, où il resta jusqu’au lendemain soir 18h00.

Arsène Crouin fut révoqué des chemins de fer en même temps que Louis Allan, Henri Boisard, Cavelier, Liguet, Rabbé, Tétrel, Thouénon et Vieillot. Il figure sur la photo des 9 « sacrifiés du chemins de fer », qui fut publiée dans le journal Vérités, le journal mensuel de l’Union des syndicats ouvriers du Havre, en page 2 du numéro 53, de novembre 1910.

En aout 1914, il fut mobilisé. Soldat de 2e classe au 136e Régiment d’Infanterie, il fut "tué à l’ennemi" le 27 mai 1915 à Écurie-Roclincourt (62). Mort pour la France. L’acte fut retranscrit le 3 octobre 1916 à Graville-Sainte-Honorine (Seine-Intérieure, Seine-Maritime), c’est à dire Le Havre. Il ne fut pas inscrit sur le monument aux morts des cheminots, sans doute parce qu’il n’avait pas été réintégré dans les services.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174388, notice CROUIN Arsène, Louis [Cheminot] par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 3 septembre 2015, dernière modification le 3 septembre 2015.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Arch. Dep. de Seine-Maritime, cote 10M 338 et 3U-2-1324 — Arch. Mun. du Havre, microfilms du journal Vérités, n° 53 de novembre 1910, cote 4Mi 769/770. — Site mémoire des hommes, http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/

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